Une assistance nombreuse a suivi la projection de ce documentaire, marquée notamment par la présence du ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Mustapha El Khalfi et de l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès de l’Office des Nations unies et plusieurs autres personnalités.
Dans une déclaration à la presse, le ministre de la communication s’est félicité de la présentation de ce film à Genève et l’intérêt qu’il a suscité auprès de l’assistance étrangère concernant la cause nationale et la réalité de ce qui se passe à l’intérieur des camps, en soulignant la nécessité de conjuguer les efforts pour défendre l’image du Maroc au plan international, tant au niveau médiatique que cinématographique.
Arrivé au Maroc dans le cadre d’une visite familiale, en 2010, Mustapha Ould Salma, responsable de la police du Polisario, retrouve les siens qu’il n’a jamais rencontrés, notamment son père, un notable de la tribu Reguibet installé à Smara. Lors de cette visite, il découvre une autre réalité, différente des versions colportées par la machine de propagande du Polisario sur le Maroc et la vie quotidienne dans les provinces du sud. Cette visite lui fera aussi découvrir la filiation marocaine de sa tribu, et sa descendance du grand mystique Moulay Abdeslam Ben M’chich Alami, lui-même d’ascendance Idrisside.
Les entretiens qu’a eu avec sa famille et les membres de sa tribu vont le décider à s’inscrire dans une logique de réconciliation pour clamer, publiquement, son alignement pour la proposition d’autonomie. Un alignement qu’il voulait prêcher à l’intérieur des camps, là où vit encore sa femme et ses enfants, mais c’était sans compter avec les sbires polisariennes.
Avec ses moyens propres, tantô t avec la caméra et tantô t avec un smartphone, Rabie El Jawahiri relate dans ce documentaire, témoignages à l’appui, l’enfance de Mustapha Ould Salma, depuis l’épisode de son rapt à l’âge de 11 ans, ainsi que de son frère, lors d’un raid des milices du polisario soutenues par l’armée algérienne sur la ville de Smara, en 1979.
Cet épisode ne s’est pas déroulé comme un simple enlèvement, mais il a été précédé d’un pilonnage des maisons des civils de cette localité, où la famille d’Ould Salma perdu plusieurs de ses membres. Ould Salma sera emmené ainsi que son frère aux camps de Tindouf, où il sera soumis, à l’instar de tous les enfants de ces camps, à un endoctrinement militaire, et formaté comme milicien qui grandira dans la haine du Maroc. Il deviendra plus tard inspecteur général de la police du Polisario et son frère, formateur militaire.
Le film revient aussi sur les développements de l’affaire Ould Salma quand ce dernier décida de retourner aux camps, où il envisage de témoigner sur la réalité qu’il a découverte, mais il sera enlevé et détenu par les dirigeants du Polisario, car ses témoignages vont à l’encontre de leurs intérêts. Cet enlèvement va susciter l’émoi de sa famille, notamment son père qui mènera une campagne internationale en faveur de son fils, il ira à New York, Genève, Madrid, Paris et tentera même d’aller à Alger pour s’enquérir de ses nouvelles, mais il sera empêché de quitter l’aéroport et reconduit dans un autre vol.
Bien des mois plus tard, Mustapha Ould Salma sera relâché mais banni des camps, séparé de sa famille et de ses enfants. Et depuis lors, il tient un sit-in devant la représentation du Haut-Commissariat des droits de l’homme revendiquant son droit de retour pour rejoindre sa famille dans les camps.
Dans sa réclusion involontaire en Mauritanie, Mustapha Ould Salma médite sur la structure du Polisario, l’origine exacte de ses dirigeants, qui ne sont pas tous sahraouis, il récuse même l’origine des populations des camps, qui comptent aussi des Algériens et des Mauritaniens. Des vérités qui indisposent une machine de propagande qui ne cesse de distiller les messages de la haine.
Le film relate, aussi images à l’appui, du soutien à Ould Salma à l’intérieur des camps, notamment celui du poète et chansonnier sahraoui Najem Allal, embastillé à plusieurs reprises et interdit de se produire pour avoir clamer sa dissidence.
Le débat a été l’occasion pour plusieurs compatriotes ayant vécu l’enfer des camps de témoigner de cette réalité atroce entretenue par les dirigeants, en soulignant que le cas de Mustapha Ould Salma, n’est qu’un cas parmi des centaines d’autres victimes, dont le sort a été plus tragique car il s’agit de cas de disparitions forcées, englouties dans le désert du sud-ouest algérien et dans le silence des médias instrumentalisés.