Pour Macron, les polémiques sont dues à des « phrases sorties de leur contexte »

Pour le président, les polémiques sur « les petites phrases » conduisent à la langue de bois. « J’en appelle à une exigence réciproque », a-t-il demandé aux médias.

Les médias en ont pris pour leur grade. Mercredi, Emmanuel Macron a regretté à New York les polémiques sur des « phrases sorties de leur contexte », après ses propos sur les « fainéants » ou la « France pas réformable ». « Je n’ai jamais dit que la France n’était pas réformable, mais je m’amuse avec ce paradoxe, de dire qu’elle ne se réforme pas, elle se transforme », a indiqué le président français lors d’un point presse concluant son séjour à l’Assemblée générale de l’ONU. « Je n’ai jamais parlé des Français comme des fainéants, je parlais de ceux qui n’ont pas fait de réforme et veulent laisser le monde tel qu’il va, tous ceux qui ont cette posture d’esprit. » « Ce sont les intermédiaires qui sortent les phrases de leur contexte, pas le locuteur. J’ai fait un discours important à Athènes, vous avez choisi une phrase sortie de son contexte » (je ne céderai rien devant les fainéants et les cyniques, NDLR). « C’est votre choix éditorial », a-t-il reproché aux médias. « Si à chaque fois que je prononce quelque chose, on cherche à l’envoyer hors contexte, dans un jeu permanent où le tweet répond au tweet, en sortant de son sens profond, cela conduit à la stérilisation de la parole politique. À la langue de bois. À tout ce qui conduit vers les populismes, car les seuls qui finissent par parler avec des mots normaux, ce sont les extrêmes », a-t-il fait valoir. « Je revendique le droit à dire les choses de manière nette, c’est tout. De manière apaisée, sans aucune agressivité ni invective. » « Il faut un peu de rigueur collective, et que le journalisme ne soit pas à la recherche de la sensation. J’ai tenu ici à l’ONU un discours beaucoup plus important qu’une phrase dans une interview américaine. J’en appelle à une exigence réciproque », a-t-il souligné.

L’épreuve de la rue

Sur la phrase en question tenue sur CNN, où il estimait que la démocratie ne se fait pas dans la rue, « c’est factuel », a-t-il répondu. « Nous avons un cadre démocratique avec des élections et la démocratie ne peut pas être un système qui est bon tant qu’on gagne. D’aucuns ont tendance à considérer qu’il en est ainsi. » « Je respecte profondément ceux qui expriment un désaccord légitime, mais il n’y aura aucune complaisance en cas de violences », a-t-il averti alors que les syndicats opposés à la réforme du droit du travail battent à nouveau le pavé et appellent à la grève jeudi.

AFP

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