Paris : un rapport souligne l’approche « globale et multidimensionnelle » du Maroc face aux défis sécuritaires et migratoire
Par cette approche, le Royaume, l’un des pays “pionniers” dans la lutte antiterroriste, a su, depuis 2003, innover en matière de contreterrorisme, prévention de la radicalisation et d’entrave à la menace sécuritaire en provenance de groupes comme al-Qaïda ou encore l’État islamique, note l’Institut dans son rapport intitulé “Le Maroc : quel statut vis-à-vis de la France et de l’Europe ?”.
Dans ce contexte, le Maroc a su répondre à cette menace évolutive et apporter son concours à l’échelle internationale dans la neutralisation, l’éradication de cellules terroristes et dans l’échange d’informations sur des auteurs d’attentats.
Les mesures prises par le Royaume, explique-t-on, ont pu apporter des réponses aux enjeux sécuritaires aussi bien sur le plan national, régional et même international, relevant que le Maroc a, par ailleurs, su restructurer le champ religieux, en sus de l’engagement constant et opérationnel de la DGST pour renforcer la coopération internationale contre le terrorisme.
Selon les auteurs de ce rapport, le Maroc “apparaît dès lors comme un acteur incontournable dans l’architecture de sécurité européenne”.
Engagé auprès de ses partenaires de la coalition internationale contre le terrorisme, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, et devenu une cible pour la mouvance djihadiste, la lutte antiterroriste marocaine a été totalement repensée donnant naissance à une nouvelle pensée stratégique accompagnée de mesures globales appropriées au nouveau contexte sécuritaire et aux évolutions de la menace terroriste, relève le document.
Concernant la menace du terrorisme djihadiste subsaharienne, le Maroc s’érige comme “acteur clef” du nouvel agenda international en la matière, affirment les auteurs du rapport, notant qu’aujourd’hui, l’objectif de Rabat en Afrique est de parvenir à stabiliser la région et protéger ses frontières des groupes terroristes affiliés à al-Qaïda et à l’État islamique.
En la matière, d’aucuns évoquent le ‘’modèle marocain’’, note l’IEGA, qui met en lumière l’action du Royaume en la matière et son expertise sur les radicalités, à travers notamment la promotion de ‘’l’islam du juste milieu’’, permettant au Maroc, de s’imposer en “véritable rempart” contre le prosélytisme et le terrorisme.
Pour ce qui est du défi sécuritaire et humanitaire lié aux flux migratoires, le document relève que cette question figure “incontestablement à l’agenda de la diplomatie” marocaine, faisant valoir que l’expérience du Royaume s’avère être “primordiale” pour l’UE, en matière de lutte contre l’immigration illégale et les réseaux de traite des êtres humains.
“Il est ainsi important de considérer le partenaire marocain en lui apportant le soutien financier indispensable – nécessitant certainement une réévaluation – tout en lui permettant de ne pas assumer seul, ou presque seul, le fardeau”, recommandent les auteurs du rapport.
Sur le plan économique, le rapport souligne que parmi les pays de l’Afrique du Nord, le Maroc, pays “réformateur”, se distingue par ses transformations socio-économiques, ajoutant que malgré le choc de la crise pandémique et les effets conjugués de la guerre russo-ukrainienne, le Maroc “semble d’après plusieurs indicateurs, faire preuve de résilience, bien plus que d’autres nations qui, affichant le même niveau de développement, ne semblent pas réussir à trouver les mêmes ressorts socio-économiques”.
Le document souligne également le rôle “pivot” du Maroc, “puissance émergente”, en tant qu’“acteur incontournable” dans l’approche économique euro-africaine, ajoutant que faisant preuve d’une capacité de projection et d’anticipation, tout en assumant des ambitions pour les années à venir, le Maroc peut être considéré comme “un partenaire solide par l’Europe”.
Les auteurs du rapport précisent que dans de nombreux secteurs, le rôle “pionnier” du Maroc constitue une “garantie” pour ses partenaires, laquelle doit inciter les acteurs à renouveler leur approche et à définir une coopération multidimensionnelle rééquilibrée, car, estime le rapport, si les Européens prennent d’importantes parts de marchés au Maroc et ailleurs en Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, réalisant ainsi d’importants chiffres d’affaires, la contrepartie doit s’équilibrer afin de pérenniser cette relation gagnant-gagnant.
Et d’ajouter que le Maroc sera un “acteur essentiel” dans la stratégie économique européenne en Afrique subsaharienne, qui dans une logique de coopération sud-sud, est l’une des priorités en matière de politique étrangère du Royaume, deuxième pays leader sur le continent africain pour les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne.
“L’expérience marocaine sera donc incontournable. Du fait de sa relation historique avec l’Europe, le Maroc constitue naturellement le trait d’union entre les deux continents”, relève le rapport.