S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la rencontre annuelle du Groupement d’Etudes et de Recherches sur la Méditerranée (GERM), organisée cette année autour du thème « La Méditerranée dans les nouveaux enjeux géopolitiques », M. Moratinos a déploré « le manque d’intérêt, de dynamisme et d’engagement », notamment au niveau européen, en faveur d’un espace méditerranéen prospère.
« C’est nous méditerranéens qui sommes capables de sauver la Méditerranée », a-t-il affirmé, et ce, à travers une « mobilisation personnelle, collective et active ».
M. Moratinos a, par ailleurs, saisi cette occasion pour se féliciter de la création de l’Université Euromed de Fès, qui témoigne, selon lui, d’une volonté et d’un intérêt pour la Méditerranée porteurs d’espoir en un avenir meilleur.
Pour sa part, le président du GERM, Habib El Malki, a affirmé que « les clivages se durcissent à tel point que la diplomatie est en crise », appelant à relégitimer le politique, pour lancer un nouveau pacte entre le Nord et le Sud et faire face au déclin du multilatéralisme durant ces vingt dernières années.
Déplorant l’absence de solidarité et de dialogue sur plusieurs questions pertinentes au niveau méditerranéen, M. El Malki a souligné la nécessité de trouver de nouveaux mécanismes de dialogue entre l’Est et l’Ouest, et le Nord et le Sud.
Ces nouveaux mécanismes se doivent, a-t-il dit, d’être « largement pertinents et utiles pour que l’humanité puisse continuer à être ce qu’elle est ».
Évoquant le changement climatique, la question migratoire et les guerres qui ravagent plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée, M. El Malki a précisé que ce genre de rencontre permet de voir un peu plus clair et de rappeler aux intellectuels leurs obligations.
Cette cérémonie d’ouverture a été marquée par la signature d’une convention de partenariat entre le GERM et l’Institut de Recherche et d’Etudes Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), paraphé par M. El Malki et le président de l’iReMMO, Jean Paul Chagnollaud.
Organisée par le GERM en partenariat avec la Fondation Hanns Seidel, cette rencontre, qui connaît la participation d’éminentes personnalités académiques, diplomatiques et politiques, est tenue autour de trois axes majeurs, à savoir, « Forces et enjeux géopolitiques en Méditerranée », « Crise et instabilités politiques dans certains pays du pourtour de la Méditerranée » et « Partenariat sud-sud et politiques territoriales rénovées ».