Menace terroriste, internet et lutte contre le trafic de migrants au menu du G7 des ministres de l’Intérieur

La menace terroriste, la gestion des jihadistes et de leurs familles, la lutte contre l’emploi d’internet « à des fins terroristes et d’extrémisme violent » mais aussi contre le trafic de migrants et la criminalité environnementale seront au menu du G7 des ministres de l’Intérieur jeudi et vendredi à Paris.

Avant le sommet du G7 qui réunira les chefs d’État ou de gouvernement du 24 au 26 août à Biarritz (sud-ouest), sous haute sécurité, la France qui a pris la présidence du groupe pour 2019, organise une série de neuf réunions ministérielles (environnement, santé, social, finances, etc.).

Le ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d’État Laurent Nuñez ouvrent le bal jeudi en accueillant leurs homologues allemand, italien, canadien, américain, japonais et britannique.

Dans la foulée, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian réunira ses homologues dans les villes bretonnes de Saint-Malo et de Dinard (ouest), vendredi et samedi.

Après Ischia (Italie) en 2017 et Toronto (Canada) en 2018, c’est la troisième fois que les ministres de l’Intérieur se réunissent sous le format "G7".

Selon le ministère français de l’Intérieur, la rencontre de Paris sera l’occasion d’approfondir la "concertation, la coordination et les échanges d’orientations et de bonnes pratiques" sur des sujets déjà abordés pendant ces précédentes réunions comme l’état de la menace terroriste endogène ou exogène ou le retour dans leur pays des jihadistes étrangers de la zone irako-syrienne.

Sur ce dernier point, les sept pays sont confrontés à une actualité brûlante avec la chute de Baghouz, le dernier bastion du groupe État islamique (EI), qui a signé la fin du "califat" autoproclamé en 2014 par cette organisation ultraradicale et l’annonce surprise du retrait américain de Syrie.

Mais les membres du G7 sont loin de parler d’une même voix sur la gestion de ces combattants étrangers et de leur possible retour dans leur pays d’origine. Les États-Unis préconisent une prise en charge par chacun des pays de leurs jihadistes afin qu’ils soient jugés sur leur territoire, quand la France souhaite que les auteurs de crime perpétrés dans la région soient jugés sur place, Paris étant par ailleurs très réservé sur la demande kurde de création d’un tribunal international en Syrie.

"Il y a un besoin de coordination entre partenaires du G7 sur la façon de procéder", fait-on valoir au ministère de l’Intérieur. Un dîner de travail sera consacré au sujet jeudi soir au palais de la Légion d’honneur. La ministre française de la Justice Nicole Belloubet participera à ces discussions, en sus de MM. Castaner et Nuñez.

Autre point sur lesquels les membres du G7 tâcheront de faire converger leurs positions : la "lutte contre l’emploi d’internet à des fins terroristes et d’extrémisme violent".

Au ministère de l’Intérieur, on considère que l’approche américaine fondée sur la coopération avec les grands acteurs du net a montré ses "limites". A l’inverse, Paris, Berlin et Londres appuient une législation au niveau européen qui imposerait un retrait de "contenus à caractère terroriste" en ligne dans l’heure. Des représentants de Google, Microsoft, Twitter et Facebook seront présents à Paris pour discuter du sujet.

"Pourquoi ne pas élargir l’approche sur les contenus terroristes aux contenus haineux ?", fait-on par ailleurs valoir côté français en rappelant qu’une proposition de loi contre la haine sur internet sera déposée en mai devant le Parlement français.

La criminalité environnementale et la lutte contre le trafic des migrants et les passeurs sont également à l’ordre du jour des ministres de l’Intérieur qui ont convié leur homologue du Niger Mohammed Bazoum ainsi qu’Ousséni Compaoré, le ministre de la Sécurité du Burkina Faso qui préside actuellement le G5 Sahel.

Plusieurs rencontres bilatérales sont en outre programmées, dont celle jeudi après-midi entre Christophe Castaner et son homologue italien Matteo Salvini qui a multiplié les piques contre Paris dans le dossier des migrants et réclame le retour d’une quinzaine d’anciens militants d’extrême gauche des années de plomb réfugiés en France.

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