Malédictions du gaz algérien

Alors que pour cause de guerre entre la Russie et l’Ukraine, la problématique de l’énergie en général et du gaz en particulier est devenue l’obsession de la communauté internationale, le régime algérien a choisi ce contexte pour provoquer une dangereuse crise avec l’Espagne.

Entre les mains d’un régime politco-militaire qui, pour survivre allie l’autisme politique à la pyromanie diplomatique, le Gaz censé être une richesse et un atout est en train de devenir une malédiction. En effet, dans sa haine atavique à l’égard du voisin marocain, le régime algérien a décidé de fermer le gazoduc Maghreb qui alimente l’Espagne en passant par le territoire marocain. Cette décision illustrait une volonté de rompre avec le voisin marocain transformé pour l’occasion en défouloir des frustrations algériennes.

Cette démarche visait à sanctionner le Maroc et à se venger de lui et de ces multiples performances diplomatiques sur la question du Sahara marocain. Le prétexte étant l’alliance tripartite signée entre le Maroc, Israël et les Etats unies.

Or, une décision aussi irréfléchie, aussi irresponsable, est en train de se retourner contre ses auteurs, transformant l’arme du gaz par laquelle ils voulaient soumettre le Maroc en une malédiction algérienne.

A travers une intelligence de situation hors norme, la diplomatie marocaine, sous l’inspiration du Roi Mohammed VI, a réussi à transformer ce qui était perçu comme des failles et des points de faiblesse en précieux atouts pour écrire une nouvelle géographie politique qui lui est totalement favorable.

Le long dialogue ferme et Franc avec l’Espagne a non seulement abouti à ce que l’Espagne reconnaisse l’option d’autonomie comme la solution sérieuse et crédible pour mettre fin au conflit du Sahara marocain, il a abouti aussi à ce que Rabat et Madrid puisse s’entendre sur les conditions d’utilisation et d’exploiter du tronçon du gazoduc Maghreb passant par le Maroc. D’où la naissance d’un nouveau pacte stratégique entre les deux pays basé sur des intérêts communs d’une importance vitale pour les deux pays.

L’Espagne s’étant  engagée à fournir au Maroc une partie du gaz de schiste qu’elle importe des Etats-Unies d’Amérique. Cette décision espagnole a eu le mérite de provoquer l’ire du régime algérien qui est entré ouvertement dans une logique de chantages et de menaces à l’égard de l’Espagne.

Le comportement actuel du régime algérien fait de réactions sanguines, de comportements irrationnels, de postures pyromanes, confirme à ceux qui avaient encore un doute qu’Alger a décidé d’entrer en dissidence avec son environnement régional, imitant en cela le modèle iranien dont elle s’inspire en matière de stratégie et de rupture.

En faisant miroiter la menace de recourir à l’arme du gaz pour punir l’Espagne dans un contexte de tension régionale accrue, le régime algérien dévoile aux yeux des opinions publiques européennes sa vraie nature d’un état en rupture avec la communauté internationale et qui n’hésite pas à recourir au chantage pour imposer son agenda.

Cette attitude ne restera pas sans conséquences. Au moment où l’Europe et l’Amérique croisent le fer dans un affrontement militaire inédit en Ukraine avec la machine de guerre russe, il s’est trouvé un pays, l’Algérie, à quelques encablures de l’espace européen pour prendre des postures qui affaiblissent l’Europe et la démarche américaine envers Moscou et participe à maintenir sa dépendance à l’égard du gaz russe.

Il est fort à parier que cette nouvelle donne va participer à isoler davantage le régime algérien, à le priver de relais au sein de la communauté intervention. Sa crédibilité, déjà largement entamée par des comportements guerriers et une gestion violente du débat politique interne, va connaître une chute considérable. Cela se traduira forcément par une volonté d’isoler ce régime et le priver des moyens de nuisances.

En voulant sanctionner le Maroc à travers une privation sadique et calculée de son gaz, le régime algérien s’est tiré deux balles dans les deux genoux. L’effet boomerangs de cette décision privera les Algériens des revenus de leurs richesses à un moment clé où les prix du gaz connaissent une flambée inédite pour cause de guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Cela est non seulement de nature à accentuer la solitude du régime algérien mais aussi à donner un coup de fouet aux contestations sociales d’un peuple déjà lourdement éprouvé par les manques et les frustrations.

 

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