Dans une réponse transmise lundi à la presse, le ministère malien des affaires étrangères dénonce « l’approche biaisée et sensationnaliste » d’un rapport qui « met l’armée malienne au même rang que les groupes islamistes armés ». Le ministère fustige « des allégations infondées, des affirmations gratuites, des témoignages recueillis à distance et orientés, des conclusions erronées ».
Il dément aussi toute coopération avec le groupe paramilitaire russe Wagner, et fait état d’un partenariat ancien d’Etat à Etat entre le Mali et la Russie.
HRW a publié la semaine dernière les conclusions de ses investigations sur cinq opérations menées entre avril et septembre au Mali, soit par les terroristes soit par l’armée.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affiliée à Al-Qaïda, est responsable de la mort d’au moins 135 civils dans deux attaques, dit l’ONG. Les soldats maliens et des hommes supposés appartenir à Wagner ont quant à eux tué 40 civils dans trois opérations, souligne le rapport.
« Les Forces Armées maliennes accomplissent leur rôle dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire », répond à l’ONG le ministère malien des affaires étrangères.
Il ajoute qu’aucun des abus évoqués par HRW n’a été rapporté aux autorités et que l’une des opérations mentionnées a visé les groupes terroristes, sans incidence sur les civils.
Le ministère note que tous les signalements de violation grave des droits humains donnent lieu à des enquêtes et que certains soldats ont déjà été jugés.
Le ministère malien critique la méthode de HRW, notamment le fait d’interroger les témoins à distance.