L’ONU alerte sur des crises alimentaires “aggravées” dans les zones de conflit
Dans un nouveau rapport publié mercredi, les Nations Unies ont fait état d’une aggravation des crises alimentaires dans les zones de conflits au cours de l’année 2023.
Réalisé conjointement par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) et l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce rapport relève que ces crises se sont aggravées de “manière alarmante” l’an passé, notamment au Soudan.
“C’est au Soudan que l’on trouve le plus grand nombre de personnes dans le monde confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë en situation d’urgence”, notent les auteurs de l’étude, précisant que quelque 20,3 millions de personnes, soit 42% de la population, ont eu du mal à trouver de quoi se nourrir en 2023, après le déclenchement du conflit dans le pays.
Selon l’ONU, les populations des régions de Khartoum, du Grand Darfour et du Grand Kordofan risquent de connaître des niveaux “catastrophiques” d’insécurité alimentaire aiguë en l’absence d’une cessation des hostilités entre les parties au conflit et d’une aide humanitaire significative.
Pour l’organisation multilatérale, une action immédiate est nécessaire pour prévenir la famine pendant la période de soudure de 2024.
La soudure est la période précédant les premières récoltes et où le grain de la récolte précédente peut venir à manquer. Cette situation s’accompagne souvent d’une pénurie et d’une flambée considérable des prix parfois accentuée par la spéculation.
Le rapport indique, par ailleurs, que les populations du Soudan du Sud, du Burkina Faso, de la Somalie et du Mali devraient être confrontées à une catastrophe au cours de leur période de pointe d’insécurité alimentaire aiguë en 2023.
Selon l’ONU, les conflits et l’insécurité, en particulier au Soudan et en Haïti, resteront le principal facteur d’insécurité alimentaire aiguë tout au long de l’année 2024.
En Afrique de l’ouest et au Sahel, des conflits persistants associés à des chocs économiques devraient maintenir des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, relèvent les agences onusiennes initiatrices du rapport, ajoutant que les nouvelles données de mars 2024 montrent une détérioration de la situation dans un certain nombre de pays, notamment au Mali.