Libye: Berlin demande à Moscou et Pékin d’autoriser la publication d’un rapport de l’ONU

L’Allemagne demande à la Russie et à la Chine d’autoriser la publication d’un récent rapport intermédiaire de l’ONU sur les violations de l’embargo sur les armes imposé à la Libye, a déclaré vendredi l’ambassadeur allemand adjoint aux Nations unies, Günter Sautter.

« Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir un accord sur ce point. J’espère que les deux délégations qui ont des problèmes avec cela vont donner leur feu vert », a-t-il indiqué à quelques journalistes avant une réunion à huis clos du Conseil de sécurité demandée par Berlin.

Remis au Conseil en août, le rapport intermédiaire des experts de l’ONU chargés du contrôle de l’embargo, objet de nombreuses fuites depuis, souligne que le groupe paramilitaire russe Wagner, réputé proche du Kremlin, continue de violer allégrement l’embargo sur les armes.

Normalement les rapports intermédiaires des experts de l’ONU ne sont pas publiés à la différence des rapports finaux.

Président du Comité de sanctions sur la Libye, l’Allemagne « veut être sûre que nous avons de la transparence » sur les violations, a insisté Günter Sautter. « Il nous faut nommer les responsables, les blâmer et qu’ils aient honte de violer de manière flagrante l’embargo sur les armes », a souligné le diplomate allemand.

Le document auquel a eu accès l’AFP affirme que « les activités de mercenaires continuent et, dans le cas du groupe Wagner, augmentent ».

Les forces rivales du maréchal Khalifa Haftar et du gouvernement de Fayez al-Sarraj (GNA) « reçoivent un soutien de plus en plus important d’acteurs étatiques et non étatiques, ce qui augmente le risque de transition vers un conflit armé international », précise-t-il.

« L’embargo sur les armes reste totalement inefficace. Dans le cas des Etats membres soutenant directement les parties au conflit, les violations sont étendues, flagrantes et sans aucun égard pour d’éventuelles sanctions », insiste le document.

Le rapport confirme différentes violations commises par les Emirats arabes unis, la Jordanie, l’Egypte, la Syrie, la Russie, le Qatar et la Turquie.

Interrogé vendredi par l’AFP à ce sujet lors d’une discussion avec quelques journalistes, le chef de la diplomatie des Emirats arabes unis, Anwar Gargash, a rejeté les accusations, en précisant refuser de commenter un rapport que n’a pas lu son pays.

« Nous démentons catégoriquement cela. Notre position est très claire notamment depuis la Conférence de Berlin (en janvier) sur la nécessité d’un cessez-le-feu » en Libye, a-t-il ajouté.

Reconnu par l’ONU, le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar. Le maréchal Haftar est appuyé de son côté par l’Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.

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