«Je vais voter pour le changement», a confié à la MAP la jeune Watshoga, alors qu’elle attend patiemment dans une longue queue pour voter dans une librairie du quartier huppé de Sandton, au nord de Johannesburg, hub économique et financier de ce pays d’Afrique australe.
Venue accompagnée d’une amie pour accomplir son devoir citoyen, elle a exprimé sa déception des politiques inefficaces menées par le parti du Congrès national africain (ANC), qui dirige le pays depuis 30 ans.
Dans le township d’Alexandra, le sentiment de désillusion est encore plus prégnant. Vinten, qui attend aux abords d’une école de ce quartier populaire, a déclaré à la MAP qu’il s’agit de la troisième fois qu’il participe à une élection législative, avec de moins en moins d’espoir de voir un vrai changement dans le pays.
«Le chômage, la pauvreté et la criminalité sont autant de fléaux qui continuent de peser lourdement sur les citoyens, alors que le gouvernement n’a jamais réussi à apporter des réponses concrètes à ces fléaux», a-t-il déploré.
Quant à Basami, une fonctionnaire d’une trentaine d’années, elle a déclaré qu’un renouveau est possible eu égard aux changements rapides qui ont affecté la scène politique durant les dernières années, ainsi qu’aux transformations sociales marquées par l’émergence d’une nouvelle génération de plus en plus exigeante.
Abordant l’éventuelle formation d’une coalition gouvernementale composée de différents partis politiques, elle a estimé qu’il s’agit d’une «réalité» avec laquelle il faut composer, surtout qu’au regard des sondages, les intentions de vote pour l’ANC sont de plus en plus faibles, ce qui l’oblige à partager le pouvoir avec d’autres partis.
Pour Somaya, ingénieure de son état, la question d’un gouvernement de coalition pourrait poser un problème en terme de mise en place des politiques publiques, eu égard aux expériences très décevantes en termes de gestion de la chose publique au niveau provinciale et local dans le cadre de coalitions disparates.
Plusieurs sondages d’opinion ont prédit durant les dernières semaines que l’ANC risque d’obtenir moins de 50 % des suffrages aux niveaux national et provincial, et ce pour la première fois de son histoire.
Selon plusieurs analystes politiques cette tendance augure d’apporter un changement de modèle de gouvernance en faveur des coalitions aux niveaux national et provincial, ce qui a, jusqu’à présent, apporté beaucoup d’imprévisibilité et d’instabilité aux gouvernements locaux et à la politique métropolitaine.