Dans le cadre de leur « alliance bilatérale », les deux chefs d’Etats ont proposé dans une déclaration conjointe, publiée à la veille du 7è Sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac), une monnaie unique qui « peut être utilisée pour les flux financiers et commerciaux, réduisant les coûts de fonctionnement et notre vulnérabilité externe », en plus de surmonter les barrières aux échanges.
Par ailleurs, ils ont appelé à « la paix et la démocratie », condamnant toutes les formes d' »extrémisme démocratique et de violence politique » dans la région, deux semaines après l’assaut de partisans de l’extrême droite contre le siège des trois pouvoirs à Brasilia.
Les dirigeants ont publié un texte en prélude à l’ordre du jour d’une réunion bilatérale ce lundi, notant qu’ils ont décidé de « faire avancer les discussions sur une monnaie sud-américaine commune et la simplification et la modernisation des règles » financières et commerciales.
Les présidents argentin et brésilien ont se sont félicités que le VII sommet de la Celac marque « le retour du Brésil à ce mécanisme de dialogue et d’accord régional ».
A cette occasion, ils ont annoncé qu’ils relanceraient « l’alliance bilatérale » en réactivant « plusieurs espaces de coopération et de dialogue ». « Il y a de multiples domaines dans lesquels nous travaillerons à nouveau ensemble sur des enjeux importants pour la qualité de vie de nos populations, comme la lutte contre la faim et la pauvreté, la santé, l’éducation, le développement durable, le changement climatique et la réduction de toutes les formes d’inégalités », ont-il dit.
Les deux présidents ont estimé que la relation « fluide et dynamique » entre le Brésil et l’Argentine « est essentielle pour l’avancement vers l’intégration régionale ». « Nous voulons que le Mercosur constitue une plate-forme pour notre intégration effective dans le monde, à travers la négociation conjointe d’accords commerciaux équilibrés qui répondent à nos objectifs stratégiques de développement », ont insisté les deux leaders de la gauche sud-américaine.
En ce qui concerne l’Union sud-américaine des nations (Unasur), ils ont affirmé qu’ils travailleront pour « sauver et réhabiliter » cette organisation, faisant observer que l’Argentine et le Brésil sont « résolument engagés à construire une Amérique du Sud forte, démocratique, stable et pacifique ».
Les deux présidents ont également appelé à « renforcer le rôle de la société civile, des gouvernements étatiques et municipaux et des parlements en tant qu’acteurs de ce rapprochement ».
D’autre part, Alberto Fernández et Lula Da Silva ont indiqué qu’ils accordent « une attention particulière à la réindustrialisation » des deux économies, à travers « la création d’emplois de qualité et l’investissement dans l’innovation ».
Ils ont aussi souligné « le rôle fondamental » que jouent les deux nations pour « la sécurité alimentaire dans un monde affecté par des risques géopolitiques et de graves perturbations dans les chaînes d’approvisionnement ».
Ils ont également appelé à la consolidation d’une position commune « en tant que détenteurs de la technologie nucléaire à des fins pacifiques. « Le monde plus juste et plus solidaire auquel nous aspirons ne sera viable que si nous avons le courage de forger ensemble notre avenir. C’est le sens stratégique de l’intégration bilatérale », ont-ils insisté.