La baisse spectaculaire des exportations transportées par les ferries et via le tunnel sous la Manche a été signalée par la RHA dans une lettre adressée au ministre de l’Etat chargé de la coordination de l’action du gouvernement britannique, Michael Gove, à la suite d’une enquête réalisée auprès des membres internationaux de l’Association.
Dans cette lettre révélée par l’hebdomadaire britannique The Observer, le directeur général de la RHA, Richard Burnett, a rappelé avoir mis en garde « à plusieurs reprises et pendant plusieurs mois » contre les problèmes qui pourraient résulter du Brexit, ainsi que des mesures à prendre pour atténuer les difficultés auxquelles les transporteurs routiers se feront exposer, déplorant que ces appels « aient été largement ignorés » par le gouvernement britannique.
Il a signalé avoir exhorté le gouvernement depuis l’année dernière à renforcer l’effectif de la douane afin d’aider les entreprises à remplir les « montagnes » de paperasse supplémentaire introduite après le Brexit.
M. Burnett a souligné aussi que le total du personnel de la douane, situé actuellement autour de 10.000 employés, représente « environ le un cinquième de ce que la RHA estime nécessaire pour faire face à l’augmentation massive de la paperasserie » à remplir par les exportateurs.
« En plus de la baisse de 68% des exportations, environ 65% à 75% des véhicules venus de l’UE retournaient vides parce qu’il n’y avait pas de marchandises avec lesquelles ils pouvaient retourner », a-t-il encore déclaré, faisant remarquer que cela s’explique par le fait que certaines entreprises britanniques aient suspendu « temporairement ou définitivement » leurs exportations vers l’UE.
Interrogé par The Observer, un porte-parole du ministre Michael Gove a dit ne « pas reconnaître le chiffre de 68% avancé » par la RHA, estimant que « les perturbations à la frontière avaient jusqu’à présent été « minimes ».
Mais le directeur de l’Association des ports britanniques, Richard Ballantyne, a confirmé pour sa part que le chiffre est « conforme » à ce qu’il a pu observer sur la chute du trafic en janvier.
Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne le 31 décembre dernier au terme d’un long processus de divorce marqué par de grands rebondissements et de nombreuses incertitudes. Si l’accord ratifié avec les 27 a évité un véritable choc économique pour les deux parties le jour du départ, il n’a pas pu éviter des perturbations sur le court terme.
Le contre-coup du Brexit commence à être ressenti par nombre d’entreprises exportatrices qui se trouvent confrontées à davantage de formalités administratives.