Les dirigeants européens au chevet de la croissance à Bruxelles
Les dirigeants de l’UE se retrouvent ce soir à Bruxelles pour un sommet informel destiné à servir de boîte à idées pour relancer la croissance en Europe. Il sera beaucoup question de la Grèce et des euro-obligations qui reviennent dans le débat.
Le débat s’est envenimé ces jours derniers sur les euro-obligations, un sujet polémique qui pourrait voir s’affronter deux blocs au cours du sommet informel des 27 qui prendra la forme d’un dîner. Le président de l’UE, Herman Van Rompuy, souhaite qu’y soient abordées "sans tabou" toutes les idées en mesure de relancer la croissance, dans l’optique du sommet des 28 et 29 juin.
Après avoir cherché à rassurer l’Allemagne sur la détermination de la France à respecter ses engagements en matière de discipline budgétaire, le président français, François Hollande, compte profiter de l’occasion pour défendre les euro-obligations, des titres de dette mutualisés auxquels l’Allemagne est farouchement opposée.
Au risque de fâcher Berlin, qui répète à l’envi sa position depuis plusieurs jours. Mercredi, le ministre allemand des Finances a encore enfoncé le clou : "tant qu’un pays mène sa propre politique budgétaire, il est exclu de mettre en commun la garantie pour les obligations", a-t-il dit, estimant que cela n’inciterait pas les pays fragiles à la discipline budgétaire.
Chaque camp compte des soutiens dans cette opposition franco-allemande à laquelle les Européens n’étaient plus habitués depuis le tandem "Merkozy" : Berlin est rejoint par les Pays-Bas et la Finlande.
A l’inverse, la Commission européenne, qui est à l’origine de l’idée de mettre en place des euro-obligations, le Luxembourg et l’Italie soutiennent la position française.
D’autres acteurs économiques sont récemment entrés dans le débat. L’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques) a laissé entendre que les euro-obligations pouvaient être une solution, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a estimé qu’il fallait "faire plus, en particulier par le partage de la responsabilité budgétaire".