L’écrivain haitien Makenzy Orcel remporte le Prix Goncourt choix du Maroc pour son livre « Une somme humaine »
Ce livre, paru en 2022 aux éditions Rivages, est le second volet d’une trilogie commencée en Haïti et qui s’achèvera dans un troisième tome en Amérique. Il porte la voix d’une jeune femme française, à la fois anonyme et incarnée, qui raconte dans des carnets dérobés au temps et à la mort une enfance volée, une adolescence déchirée, une vie et un destin brisés.
S’exprimant à cette occasion, Makenzy Orcel s’est dit très ému et heureux de remporter ce prix, remerciant l’ensemble des étudiants jury d’avoir lu et rencontré les différentes voix portées par “Une somme humaine” ainsi que l’académie Goncourt pour son ouverture sur le monde.
“Ce livre, qui m’a valu trois années d’écriture, rassemble beaucoup d’histoires”, a-t-il ajouté lors d’un appel vidéo, expliquant que “tout texte a besoin de voix profondes, multiples et complexes ainsi que d’une réelle poésie”.
Pour sa part, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a indiqué que “le Prix Goncourt choix du Maroc a permis à 70 étudiants, représentants sept facultés des lettres au Royaume, de plonger assidûment dans la lecture de quatre romans de la sélection finale du Prix Goncourt”, expliquant que “cette expérience a été une occasion pour eux d’affiner leur jugement critique, rédiger des chroniques littéraires et débattre sur les différents ouvrages”.
“Nous avons aujourd’hui le grand privilège de voir le Maroc rejoindre un grand nombre de pays pour accueillir le prix Goncourt des lecteurs”, s’est félicité l’ambassadeur, expliquant que ce Prix inaugure une nouvelle aventure et lance une véritable dynamique culturelle autour de la question de la lecture.
M. Lecourtier a également salué l’accompagnement des enseignants des sept facultés marocaines partenaires et des médiathécaires de l’Institut Français du Maroc, l’encadrement de la marraine de cette première édition, l’écrivaine Lamia Berrada Berca ainsi que le travail de l’ensemble des partenaires de cette manifestation culturelle.
De son côté, la vice-présidente et membre de l’académie Goncourt, Françoise Chandernagor, s’est dite très heureuse d’inaugurer le choix Goncourt marocain qui représente le 37ème choix Goncourt étranger, précisant que le Maroc est le 42ème pays à rejoindre cette aventure.
“Le Choix Goncourt représente aujourd’hui un mouvement mondial et non seulement francophone”, a-t-elle souligné, exprimant, par la même occasion, son souhait de voir l’année prochaine une plus grande participation de la part des étudiants marocains.
La directrice régionale de l’Agence universitaire de la francophonie, Danielle Pailler, a, quant à elle, souligné que ce Prix est né de la volonté et de la demande de jeunes étudiants qui sont en train de construire leur vie et qui font preuve de citoyenneté et d’engagement.
Mme. Pailler a rappelé, dans son discours, que dix participants par groupe à travers le pays ont fait partie de ce processus, indiquant que “cette dynamique humaine et littéraire représente l’une des clés de l’insertion dans sa pluralité, notamment l’insertion citoyenne, sociale et relationnelle”.
Le jury de cette première édition du Prix Goncourt choix du Maroc a été composé de 70 étudiants et de leurs enseignants, représentant sept universités marocaines. Il s’agit de l’Université Hassan II de Casablanca, l’Université Ibn Zohr d’Agadir, l’Université Mohammed V de Rabat, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra et l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.
Ils ont eu pour mission de lire et de débattre pour désigner le lauréat de la dernière sélection de l’Académie Goncourt composée de “Le Mage du Kremlin” de Giuliano da Empoli, “Les presque soeurs” de Cloé Korman, “Une somme humaine” de Makenzy Orcel et “Vivre vite” de Brigitte Giraud.