Les permis avaient été attaqués par deux comités d’intérêt de quartier et quatre entreprises locales. Le rapporteur public Renaud Thiele avait conclu en ce sens le 20 octobre dernier.
Le tribunal a considéré que trop d’"incertitudes" demeuraient sur les voies de stationnement autour de l’édifice, le projet de parking de 450 places "ne faisant pas l’objet d’un engagement formel". Les juges déplorent en outre "l’insuffisance du document graphique permettant d’apprécier l’insertion du projet de construction par rapport aux constructions avoisinantes, son impact visuel ainsi que le traitement des accès et du terrain".
Jean Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille, avait remis officiellement le permis de construire de la future grande Mosquée au Président de l’association Nourredine Cheikh le 06 novembre 2009. Unmoment qualifié d’« historique » par Jean Claude Gaudin et pour les musulmans marseillais.
Le projet d’une grande mosquée à Marseille, pour la première fois évoqué en 1937 pour remercier les combattants musulmans , approuvé en 2001 par Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille, et dont le permis de construire a été accordé en octobre 2009, n’a cessé de subir des contretemps.
Des recours ont d’abord été déposés par l’extrême droite contre le bail emphytéotique accordé par la ville à l’association en charge du projet de construction. Le premier d’entre eux, en 2006, avait obligé la ville à modifier le bail emphytéotique initial de 99 ans pour un loyer annuel de 300 €.
Le tribunal administratif avait en effet jugé que le faible loyer constituait une subvention illégale, contraire à la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905. À la suite de cette décision, le conseil municipal avait approuvé un nouveau bail emphytéotique de 50 ans, d’un loyer annuel de 24 000 € pour une parcelle de 8,616 m² qui abritaient auparavant les abattoirs avant de servir au stockage des décors de l’Opéra. D’autres recours s’en étaient suivis.
250 000 musulmans à Marseille
Les divisions au sein de l’association ont aussi à plusieurs reprises mis en sommeil le projet et compromis les recherches de financement (le budget est de 22 millions d’euros) auprès des pays donateurs, chacun ne pouvant financer plus 20 % du coût total. Le dernier épisode en date remonte à septembre 2010 avec l’annonce par l’Algérie du gel de sa participation financière, suivie de la présentation, par les Franco-Algériens et les Algériens de Marseille d’un contre projet financé par l’Algérie.
Devant ces contretemps à répétition, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé le jeudi 15 septembre 2011, que la ville de Marseille mettrait provisoirement à la disposition de la communauté musulmane de Marseille un espace de 1 000 m², situé près de la Porte d’Aix, afin de mettre fin aux prières dans la rue.
La communauté musulmane est évaluée à près de 250 000 personnes. Elle dispose aujourd’hui de 63 lieux de cultes, souvent situés dans des rez-de-chaussée d’HLM ou dans des petites salles de quartier.