Le porte-avions français Charles-de-Gaulle partira en mission en Méditerranée orientale et dans l’Océan indien au premier semestre 2021, dans le cadre de l’opération Chammal en Irak et en Syrie, a indiqué mardi la ministre des Armées.
« La prochaine mission du porte-avions Charles de Gaulle sera de renforcer notre dispositif, dans le cadre de l’opération Chammal », volet français de l’opération internationale contre le groupe Etat islamique (EI) emmenée par les Etats-Unis, a déclaré Florence Parly devant la commission Défense de l’Assemblée nationale.
« Le groupe aéronaval se déploiera ainsi au premier semestre 2021 en Méditerranée et dans l’Océan indien. Cet engagement démontre, s’il en était besoin, notre volonté à lutter en permanence et sans condition contre le terrorisme ».
Il s’agira de la première mission du porte-avions français depuis celle, début 2020, qui avait vu près des deux-tiers de son équipage testés positifs au Covid-19.
« Au Levant, près de 900 militaires au sein de l’opération Chammal continuent de lutter contre Daech (acronyme arabe de l’EI, ndr) au sein de la coalition internationale », a rappelé la ministre, qui s’était inquiétée dimanche de la « résurgence » du groupe jihadiste en Irak et en Syrie.
« La France considère que Daech est toujours présent. On peut même parler d’une forme de résurgence de Daech en Syrie et en Irak », avait-elle souligné dans l’émission « Questions politiques » sur France Inter et FranceInfoTV, en partenariat avec Le Monde.
L’administration sortante du président américain Donald Trump a annoncé sa volonté de retirer 500 soldats mi-janvier pour n’en laisser que 2.500 en Irak. La quasi-totalité des troupes des autres Etats membres de la coalition anti-EI ont quitté le pays au début de la pandémie de nouveau coronavirus.
Cette mission du Charles de Gaulle en Méditerranée orientale intervient aussi sur fonds de tensions avec la Turquie, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye, le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie au Nagorny Karabakh mais aussi, précisément, la Méditerranée, autour de zones maritimes disputées.
Ankara a semblé vouloir désamorcer la crise récemment. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a déclaré la semaine dernière que son pays était prêt à « normaliser » ses rapports avec la France, évoquant une « feuille de route » tracée avec Paris.