Cette année, les organisateurs de cette grand-messe cinématographique mondiale ont choisi la réalisatrice marocaine, Maryam Touzani, pour intégrer le jury de la compétition officielle, aux côtés de grandes figures du cinéma mondial, une première pour le Maroc.
Maryam Touzani, qui n’est pas étrangère au festival de Cannes, après la participation de son premier long-métrage “Adam”, a été sélectionné en 2019 dans la section “Un Certain Regard”. En 2021, elle retrouve Nabil Ayouch, avec qui elle coécrit Razzia, dans lequel elle joue également, et Haut et Fort, sélectionné en Compétition.
La réalisatrice marocaine revient à Cannes l’année suivante avec le « très acclamé » « Le Bleu du Caftan », présenté à »Un Certain Regard » et présélectionné aux Oscars.
Elle devient ainsi la première marocaine de l’histoire à intégrer le jury du prestigieux festival, présidé cette année par le réalisateur double Palme d’Or, Ruben Östlund (Suède), en ce qui représente une reconnaissance forte et un véritable événement pour le cinéma marocain.
La Marocaine aura pour mission, aux côtés de l’acteur Denis Ménochet, de l’actrice Brie Larson, de la réalisatrice Julia Ducournau, de l’acteur Paul Dano, de la réalisatrice Rungano Nyoni, de l’écrivain Atiq Rahimi, et du réalisateur Damián Szifron, de départager 21 productions, notamment de Ken Loach, Wim Wenders, Marco Bellocchio, Nanni Moretti, Wes Anderson, Aki Kaurismäki, Hirokazu Kore-Eda, Nuri Bilge Ceylan ou encore Todd Haynes.
Le cinéma marocain est également représenté lors de cette édition par les longs-métrages « Kadib Abyad » (La mère de tous les mensonges) de la réalisatrice Asmae El Moudir et « Les Meutes » de Kamal Lazraq, tous deux sélectionnés dans la catégorie « Un certain regard » de la sélection officielle, aux côtés de 15 autres productions.
« Les Meutes », qui a été primé sur scénario dans le cadre du Prix à la Création de la Fondation Gan 2021, raconte l’histoire de Hassan et Issam, père et fils, qui tentent de survivre au jour le jour, enchaînant les petits trafics pour la pègre locale dans les faubourgs populaires de Casablanca. Un soir, un homme qu’ils devaient kidnapper meurt accidentellement dans leur voiture. Hassan et Issam se retrouvent avec un cadavre à faire disparaître. Commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville.
Dans « Kadib Abyad », Asmae, jeune réalisatrice marocaine, se rend chez ses parents à Casablanca pour les aider à déménager. Une fois dans la maison de son enfance, elle commence à trier ses vieilles affaires. Soudain, Asmae tombe sur une photo : des enfants qui sourient dans la cour d’une école maternelle. Presque hors-cadre, se trouve une petite fille assise sur un banc, qui regarde timidement l’appareil-photo. Cette photo est l’unique image de son enfance, l’unique souvenir que sa mère a pu lui transmettre. Mais Asmae est convaincue qu’elle n’est pas l’enfant sur cette image. Dans le but de faire parler ses parents, Asmae introduit sa caméra et joue avec cet incident intime pour évoquer d’autres souvenirs, auxquels elle ne croit pas non plus. Cette photo devient le point de départ d’une investigation durant laquelle la réalisatrice interroge tous les petits mensonges que lui a dit sa famille. Petit à petit, Asmae explore la mémoire de son quartier et de son pays.
En outre, le long-métrage « Déserts » du réalisateur Faouzi Bensaïdi figure dans la 55ème sélection de la « Quinzaine des cinéastes” du Festival de Cannes.
« Déserts » (128min), sélectionné aux côtés de 19 autres films, raconte l’histoire de Mehdi et Hamid, des amis proches qui travaillent pour une agence de recouvrement, voyagent ensemble dans le sud du Maroc en utilisant leur vieille voiture et en partageant des chambres doubles dans des hôtels peu confortables.