Le Mali et l’Algérie nourrissent les craintes de Washington face à Al-Qaïda
Le conflit au Mali contre des islamistes et la prise d’otages en Algérie nourrissent les craintes des Etats-Unis qui redoutent depuis des mois une déstabilisation de l’Afrique du Nord par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Washington a certes toujours reconnu qu’Aqmi menaçait moins directement ses « intérêts vitaux » que ceux de l’Europe, mais « ce qui se passe au Mali et en Algérie représente un défi stratégique pour les pays d’Afrique du Nord, les Etats-Unis et la communauté internationale », a prévenu jeudi la secrétaire d’Etat Hillary Clinton.
Elle a dénoncé « les terroristes, qu’ils se désignent sous le nom d’Al-Qaïda ou sous un autre, qui tentent de ruiner la paix et la sécurité des peuples de la région ».
Au Mali en particulier, où la France intervient militairement depuis le 11 janvier, « l’instabilité (le coup d’Etat à Bamako et la prise du Nord du Mali par des islamistes en 2012, Ndlr) a offert aux terroristes une base opérationnelle et un refuge (…) et nous ferons tout ce que nous pourrons pour arrêter Aqmi », a martelé Mme Clinton.
Elle a assuré Paris de l’appui américain grâce à « des renseignement et du transport aérien ».
Son collègue Leon Panetta, la patron du Pentagone, a été cette semaine encore plus clair: à l’instar de la lutte antiterroriste américaine contre Al-Qaïda au Pakistan, au Yémen ou en Somalie, « nous avons la responsabilité d’aller chercher Al-Qaïda où qu’il se trouve », a promis le secrétaire à la Défense en tournée en Europe, se déclarant « très inquiet de ce que peut faire Aqmi (…) au Maghreb et en Afrique du Nord ».
La menace posée par cette filiale d’Al-Qaïda, perçue jusqu’ici à Washington comme relativement lointaine, a changé de dimension après l’attaque du 11 septembre dernier contre le consulat américain de Benghazi en Libye qui a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis.