Selon le rapport de la mission technique de la CEDEAO rendu public vendredi soir par la Présidence de la république, la partie guinéenne a « présenté aux experts de la CEDEAO un agenda de la transition en dix points, étalés sur une période de 36 mois ».
« Au terme des travaux, dans un compromis dynamique, les experts de la CEDEAO et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme consolidé de la transition étalé sur 24 mois couvrant les dix points », souligne ce rapport.
« Les autorités de la transition ont demandé à la CEDEAO de leur fournir l’appui technique et financier nécessaire pour la mise en oeuvre du chronogramme de 24 mois », ajoute le texte.
Sur la demande des autorités de la transition guinéenne, la CEDEAO a été également invitée à faire un plaidoyer auprès des « partenaires techniques et financiers » pour la mobilisation des fonds envers le pays et pour la réussite de la transition, souligne-t-on.
Selon le rapport, les deux parties sont convenues aussi de la mise en place d’un comité de suivi pour la mise en œuvre du chronogramme de la transition, tout en recommandant au médicateur de la CEDEAO, l’ancien président du Bénin Thomas Yayi Boni de « présenter ce chronogramme à la prochain session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO pour son approbation ».
A noter que du 16 au 21 octobre, les experts de la CEDEAO et ceux de la Guinée ont travaillé conjointement afin de développer un chronogramme acceptable pour les deux parties.
Le calendrier devrait être présenté au prochain sommet de la Cédéao « pour son approbation afin de déclencher sa mise en oeuvre », précise le document.
Un sommet ordinaire de la Cédéao est prévu avant la fin de l’année.
Le colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en renversant le président civil Alpha Condé. Il s’est fait investir président depuis.
Doumbouya s’est engagé à rendre le pouvoir à des civils après la tenue des élections. Il avait jusqu’alors affirmé son intention de gouverner pendant trois ans, le temps pour le pouvoir d’organiser des élections crédibles et de mener à bien d’importantes réformes nécessaires à ce qu’il appelle une « refondation » de l’Etat guinéen.
Le 22 septembre, les dirigeants des Etats membres de la CEDEAO réunis en sommet à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, avaient donné un mois aux autorités guinéennes pour présenter un calendrier « raisonnable et acceptable », faute de quoi des « sanctions plus sévères » que celles déjà imposées seraient appliquées.