Dans un communiqué parvenu à la MAP, la DIDH rapporte que le président de l’AMDH s’est introduit vendredi 13 janvier au siège de la Délégation au prétexte d’exprimer sa solidarité avec des fonctionnaires, ajoutant que le Secrétaire général de cette institution lui a demandé de justifier cet acte tout en lui signifiant qu’il est en violation des usages convenus dans les rapports entre une administration publique et une association civile.
»Ne s’attendant guère à cette réaction, il a quitté les lieux avant de revenir pour se pointer devant le portail de la DIDH et prendre un selfie avec les deux fonctionnaires en question qu’il publiera après coup sur son compte dans les réseaux sociaux, »faisant fi de toute règle portant sur le respect de la vie privée et donnant par la suite des déclarations à la presse », indique le communiqué.
Commentant cet acte sans précédent, la Délégation note que »les situations des fonctionnaires que le président de ladite association a tenté d’instrumentaliser à des fins malhonnêtes, sont par leur nature différentes en cela que la fonctionnaire figure parmi les victimes qui prétendent avoir été exposées au harcèlement à la Délégation interministérielle, avant de rappeler qu’il est de notoriété publique que ce dossier a été soumis au parquet en deux étapes, à savoir dans une première fois par le biais d’une saisine du ministère public et ensuite lors du dépôt de la plainte, lequel dossier est aujourd’hui confié à la police judiciaire. Et de s’interroger : Que veut alors le président de l’association ?
Quant au fonctionnaire, il a fait l’objet d’une mesure disciplinaire avant de reprendre son travail, précise le communiqué, indiquant qu’il est aussi partie d’un contentieux judiciaire toujours en cours au tribunal administratif tout comme le cas pour la fonctionnaire sus-citée mais dans un autre dossier.
Le communiqué souligne, à ce propos, que la DIDH tient à réaffirmer, si besoin est, son respect total des décisions de justice avant de s’interroger encore une fois : Que veut le président de l’association ?
Et la Délégation de dénoncer » cet acte du président de ladite association, un acte étrange sans précédent, étranger aux mœurs et usages des présidents d’associations et organisations des droits de l’homme, n’ayant même pas pris la peine de demander des informations sur les fonctionnaires en faveur desquels il prétend vouloir exprimer sa solidarité, ou encore une entrevue avec les responsables de l’administration, outre le devoir élémentaire de s’informer préalablement sur la nature du contentieux et de savoir si le dossier est entre les mains de la justice ou pas et ce, conformément aux usages convenus dans le domaine des droits de l’homme.
À cela, le communiqué déplore l’intrusion dans un établissement public sans aucune base juridique légale, ce qui place l’intrus dans une situation d’agresseur, notant que l’accès à un lieu pour investigations réservé par la loi aux autorités compétentes, se déroule selon des procédures strictes.
Tout en exprimant son indignation devant cet acte irréfléchi, la DIDH insiste dans son communiqué sur »la gravité des actes d’incitation et de diffamation devenus les outils privilégiés d’un groupe radical à l’extrême de l’opposition et agissant à découvert dans un but d’instrumentalisation des droits de l’homme ».
Face à »cet acte condamnable et inconsidéré », la DIDH rappelle le contenu de ses précédents communiqués dont le dernier en date du 22 novembre 2022 dans lequel la Délégation relève que »sans nul doute, des techniques et des outils d’incitation et d’exacerbation ont été introduits dans le domaine des droits de l’homme à l’appui d’un discours propre aux groupes politiques très radicalisés et d’une manière où se confondent les rôles et les casquettes, et qui n’a absolument aucun rapport avec le domaine des droits de l’homme. Certes, le champs des droits de l’homme au Maroc a été marqué pendant de longues années par un courant droit-de-l’hommiste radical dans l’opposition avec d’éminents militants s’appuyant sur des arguments juridiques et fournissant des efforts louables sur le plans de la documentation et du plaidoyer mais jamais ils ne sont tombés aussi bas ».
Le communiqué conclut en soulignant que »la Délégation interministérielle tient à rappeler le principe de la sacralité des lieux s’agissant d’un établissement public et qu’elle n’hésitera pas, si besoin est, de solliciter l’intervention des autorités concernés par la défense de cette règle d’inviolabilité, sachant que l’accès à un établissement public pour exprimer sa solidarité avec des plaignants est régi par des règles et une éthique bien définies et garanties par la constitution et la loi comme cela est le cas dans toute démarche civilisée », ajoutant que »la DIDH réitère pour la seconde fois son intention de se réserver le droit de recourir à la justice ».