L’institut Mohammed VI de formation des imams, un phare de diffusion d’un islam du « juste milieu » (L’Express)
« Au coeur du campus universitaire de Rabat, capitale du Maroc, l’institut Mohammed VI de formation des imams s’affiche comme un phare de diffusion d’un islam du « juste milieu », basé sur « la modération et la tolérance ». Un objectif ambitieux, mais surtout impératif, pour contrer la montée des mouvements salafistes, aux niveaux tant local qu’international », souligne dans un reportage l’hebdomadaire français l’Express dans sa dernière livraison.
Depuis deux ans, le nombre des recrues s’envole, relève L’Express, indiquant que l’institut accueille aujourd’hui 1195 étudiants, presque tous pensionnaires. Des Marocains bien sûr, mais aussi des Maliens, des Ivoiriens, des Guinéens, des Nigérians, des Tchadiens, ainsi qu’une cinquantaine de Français, dont six femmes et une poignée de convertis.
« On manque d’imams compétents dans la région d’Avignon, explique à L’Express ussama Arbai, 22 ans, avec une pointe d’accent méridional. Ici, on acquiert une formation solide en théologie et en langue arabe, tout en suivant des cours de philosophie, de sociologie, d’histoire… Cela nous permet d’avoir une bonne compréhension de notre religion et d’échapper à la vision sectaire de l’islam que professent certains. »
"L’établissement est placé directement sous l’autorité spirituelle du roi Mohammed VI. Connu pour être issu de la lignée du prophète de l’islam, le souverain Marocain est le « commandeur des croyants ». Ce titre prestigieux permet au Maroc de déployer une intense « diplomatie religieuse », destinée à lutter contre la menace djihadiste qui déstabilise le Sahel, l’ensemble du monde arabo-musulman et qui pointe ses armes contre l’Occident", écrit L’Express.
Côté français, un accord a été signé le 19 septembre 2015 par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, et Ahmed Toufiq, ministre des Habous (Biens) et des Affaires islamiques.
"Les candidats sont sélectionnés par l’Union des mosquées de France, d’obédience Marocaine, qui chapeaute près de 700 lieux de culte. Ainsi, le Maroc, qui entend constituer un pont entre le monde musulman et l’Europe, offre « une solution temporaire » à la France pour satisfaire sa demande d’imams", note L’Express.