Jean-Marie Heydt : Le Maroc a réalisé une métamorphose généralisée sans pour autant perdre ses valeurs et son histoire

Le Royaume du Maroc a su, durant ces deux dernières décennies, réaliser une métamorphose généralisée sans pour autant perdre ses valeurs, son histoire ou sa singularité, a affirmé, mardi à Oujda, l’universitaire et écrivain-chercheur, Jean-Marie Heydt.

Auteur du l’ouvrage "Mohammed VI – La vision d’un Roi : actions et ambitions", le professeur Heydt était l’invité d’honneur de l’Université Mohammed Premier (UMP) d’Oujda où il a animé la conférence inaugurale de l’année universitaire 2019-2020 sous le thème "Le Maroc : une voile pour l’Europe, un moteur pour l’Afrique sous les nouvelles politiques".

Outre les réalisations et les avancées remarquables réalisées par le Royaume durant ces vingt dernières années, le conférencier a axé son intervention sur les rapports entre le Maroc et l’Afrique, entre le Maroc et l’Europe et sur le rôle que peut joue le Maroc en tant que pont stratégique entre les deux continents.

Il a souligné à cette occasion que la vision modernisatrice du Roi Mohammed VI est sans nul conteste l’élément clef des changements qu’a connus le Royaume, car "face aux classiques résistances aux changements (…) Il est arrivé à faire avancer, par le dialogue démocratique, le Maroc vers la modernité".

De l’avis de ce socio-pédagogue passionné par l’observation et l’analyse des effets produits par les choix politiques sur l’avenir des populations, le Maroc a formidablement bien progressé et est en capacité aujourd’hui d’apporter son expérience à l’Europe.

Dans ce sillage, M. Heydt (de nationalité suisse mais aussi française), a passé en revue certains des grands domaines qui ont propulsé le Maroc de ces deux dernières décennies, évoquant notamment la dimension sociale, religieuse et humaine avec le statut de la femme, les droits de l’enfant, les droits humains et notamment la remarquable mise en œuvre de l’approche humaniste de la question migratoire, en sus de la couverture médicale et les nouvelles perspectives de retraites, la réforme de la justice ou encore la nouvelle formation des imams et des prédicatrices.

Il a aussi mis l’accent sur les nombreux et importants chantiers menés dans le domaine économique (TGV, tramway, Tanger-Med, l’industrie automobile, Plan Maroc Vert, Plan solaire…), dans le domaine démocratique avec le principe de la régionalisation avancée mais aussi le principe de la participation de la société civile et du monde associatif, et la mise en place de l’Instance équité et réconciliation (IER), et dans le domaine culturel pour en faire un levier du développement économique et d’influence dans le monde.

Le conférencier a par ailleurs relevé que le fait que Sa Majesté le Roi ait décidé de réintégrer l’Union africaine, est le signe d’un temps nouveau qui s’ouvre pour l’Afrique.

Il a rappelé dans ce sens les milliers de conventions bilatérales (Maroc – Afrique) qui ont été signées dans des domaines aussi variées que le soutien à la gouvernance et des actions de médiations (maintien de la paix, résolution de conflits, sécurité, humanitaire), gestion migratoire (Pacte mondial – observatoire de Rabat), plate-forme d’investissement en Afrique, réseaux bancaires et d’assurances, secteurs industriel, minier, agricole, environnemental, etc….

"Autant d’engagements qui font du Maroc une puissance africaine en capacité d’être la tête de pont représentative de l’Afrique et par voie de conséquence le seul pays du sud de la Méditerranée, à garantir la faisabilité de ce binôme Afrique-Europe, à parfaire son intégration mondiale comme acteur à fort potentiel", a-t-il dit.

"Ceci me permet de rebondir sur la vision royale, que l’on peut qualifier à caractère global et pluriel, pour souligner que le Maroc peut se prévaloir d’avoir une légitimité à servir de moteur pour l’Afrique", a-t-il enchaîné.

Qu’il s’agisse de la croissance économique partagée ou du développement humain, environnemental et sécuritaire, c’est une démarche de véritable coopération qui est proposée par le Maroc aux pays africains, a encore ajouté M. Heydt, ex-président du comité exécutif du Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe basé à Lisbonne.

M. Heydt est membre de l’Observatoire d’études géopolitiques (France), membre du Centre d’étude et de prospective stratégique (France), chercheur associé au Centre universitaire des études de la migration relevant de l’UMP d’Oujda, et président d’honneur de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales (OING) du Conseil de l’Europe.

La conférence inaugurale s’est déroulée en présence notamment du président de l’UMP d’Oujda, Mohamed Benkaddour, du secrétaire général de la wilaya de l’Oriental, Souleimane El Hajjam, des présidents des établissements universitaires, de professeurs et d’étudiants.

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