Irak: des tirs de roquettes visent l’ambassade américaine

Une salve de roquettes a explosé dimanche près de l’ambassade américaine à Bagdad, une attaque qui intervient peu avant le premier anniversaire de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par Washington dans la capitale irakienne.

Au moins cinq explosions, suivies de sifflements, ont été entendues par des journalistes de l’AFP dans l’est de Bagdad.

Peu après, une série de tirs-rapides assourdissants ont été entendus par les journalistes qui ont vu des fumées de fusées rouges dans le ciel nocturne, indiquant que le système de défense antiroquettes C-RAM de l’ambassade avait été activé.

D’après un communiqué des forces de sécurité irakiennes, l’attaque a causé des dégâts matériels mais n’a fait aucune victime.

Au moins trois roquettes ont atterri près de la mission diplomatique américaine dans la Zone verte sous haute sécurité, tandis que deux autres ont touché des quartiers résidentiels distincts, a indiqué une source de sécurité à l’AFP.

Un Irakien vivant dans un complexe résidentiel hautement sécurisé de l’autre côté de la rue de l’ambassade américaine a affirmé à l’AFP que son bâtiment avait été touché.

« Tout le monde crie et pleure. Ma femme a perdu la tête à cause de tous ces bruits terrifiants », raconte cet homme qui a requis l’anonymat.

Un député a affirmé que sa maison avait été touchée par un fragment de roquette.

L’ambassade américaine et d’autres sites militaires et diplomatiques étrangers ont été visés par des dizaines d’attaques de roquettes et attaques à la bombe depuis l’automne 2019.

L’attaque de dimanche est la troisième contre des installations militaires et diplomatiques américaines depuis qu’une trêve en octobre avec des factions irakiennes pro-Iran.

Lors de la première, le 17 novembre, des roquettes avaient visé l’ambassade américaine et touché des quartiers de Bagdad, faisant un mort.

Le 10 décembre, deux convois logistiques pour la coalition internationale menée par Washington et aidant les troupes irakiennes contre les groupes jihadistes, avaient été visés par des bombes placées en bordure de route.

Ces attaques ont été revendiquées par des groupes que les autorités irakiennes et les Etats-Unis qualifient des faux-nez de factions irakiennes pro-Iran.

 

 « Inacceptable »

 

Mais cette nouvelle attaque dimanche a été inhabituellement condamnée par plusieurs factions.

« Personne n’a le droit d’utiliser des armes en dehors de l’Etat », a tweeté le leader chiite et ancien chef de milice Moqtada Sadr.

« Bombarder l’ambassade (américaine) du mal en ce moment est considéré comme inacceptable », a également condamné dans un communiqué le Hezbollah irakien, qui avait été accusé de plusieurs attaques. Il a également dénoncé l’utilisation du système C-RAM par l’ambassade.

Ce communiqué pourrait être une tentative de calmer les tensions, fortes à l’approche du premier anniversaire de l’attaque de drone américain, le 3 janvier 2020, ayant tué le puissant général iranien Soleimani et son lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis.

Les autorités irakiennes et occidentales ont déclaré à l’AFP penser que l’Iran cherche à maintenir le calme avant le départ du président américain Donald Trump de la Maison Blanche le mois prochain.

Ce dernier a mené une politique de « pression maximale » contre l’Iran, une approche qui a aussi affecté les alliés de Téhéran en Irak.

Les diplomates ont craint une attaque militaire de dernières minute de l’administration Trump contre les intérêts iraniens en Irak, ou une escalade par les groupes anti-américains autour de Bagdad.

La chancellerie américaine a déjà partiellement retiré une partie de son personnel pour des questions sécuritaires, ont indiqué à l’AFP des responsables irakiens plus tôt en décembre, évoquant une « réduction mineure » et assurant que les liens diplomatiques n’étaient pas rompus.

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