Le chef de l’Etat a rendu hommage mercredi soir à Samuel Paty, devenu « visage de la République » et de « la liberté », affirmant que la France ne renoncerait « pas aux caricatures », y compris celles du prophète Muhommed, qui ont valu à l’enseignant d’être assassiné.
Au cours d’une cérémonie à la Sorbonne, le chef de l’Etat, qui avait quelques minutes plus tôt remis la Légion d’honneur au professeur, a assuré que « nous continuerons le combat pour la liberté » devant 400 invités dont les proches du professeur, des élèves de l’établissement, et de nombreux responsables politiques français.
Samuel Paty a été la victime d’une « conspiration funeste, de l’amalgame » et de la « haine de l’autre », selon le président.
Le professeur de 47 ans a été décapité vendredi soir par un Russe Tchétchène de 18 ans, Abdoullakh Anzorov, abattu par la police, pour avoir montré à ses élèves de 4ème des caricatures du prophète Mahomet lors d’une session de sensibilisation à la liberté d’expression.
« Vendredi soir, j’ai d’abord cru à la folie aléatoire à l’arbitraire absurde. Une victime de plus du terrorisme gratuit. Après tout, il n’était pas la cible principale des islamistes, il ne faisait qu’enseigner », a confié le chef de l’Etat, particulièrement ému.
Samuel Paty a été victime d’une « conspiration funeste, de l’amalgame » et de la « haine de l’autre », a ajouté M. Macron.
« Nous continuerons, professeur. Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons la laïcité, nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », a assuré Emmanuel Macron, estimant que l’enseignant est devenu le « le visage de la République » et « de la liberté ».
« Faire des républicains, c’était le combat de Samuel Paty et si cette tâche aujourd’hui peut paraître titanesque (…) elle est plus essentielle, plus actuelle que jamais ici en France », a estimé M. Macron.
En repartant à pieds de la Sorbonne par le boulevard Saint-Michel, le chef de l’Etat, interpellé par une enseignante, lui a promis: « on ne gagnera pas du jour au lendemain », « on ne changera pas la société en un jour » mais « on ne lâchera rien ».
La mémoire de l’enseignant a été saluée tout au long de la journée de mardi: des milliers de personnes ont participé à une marche blanche à Conflans-Sainte-Honorine pour dire non « à la barbarie ». Et l’ensemble des députés ont observé une minute de silence, réunis sur les marches du Palais Bourbon.
En Nouvelle-Calédonie, deux hommages ont été rendus mercredi à l’enseignant assassiné, lors d’une cérémonie officielle dans un collège puis à l’occasion d’un rassemblement citoyen, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme.
Une minute de silence sera par ailleurs observée durant les compétitions sportives professionnelles du prochain week-end.