Le calme régnait samedi en Guinée, où les violences sont fréquentes lors de la proclamation des résultats électoraux, après l’annonce d’une majorité absolue pour M. Condé, même s’il n’a pas encore été officiellement déclaré vainqueur.
Selon l’ensemble des résultats provisoires, dont les tout derniers ont été proclamés samedi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Alpha Condé obtenait près de 2,3 millions de voix, soit environ 57,8 % des suffrages exprimés.
Le chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo, crédité de quelque 1,24 million de voix, soit 31,5 % des suffrages, arrivait loin derrière mais distançait très largement les six autres candidats.
Dénonçant une fois de plus une "mascarade", M. Diallo a annoncé renoncer à saisir la Cour constitutionnelle, institution dont il conteste l’indépendance. Mais il a précisé qu’il appellerait, "le moment venu, les autres candidats et tous les citoyens qui sont les vraies victimes de ce hold-up électoral à organiser, conformément à la loi, des manifestations pacifiques".
"En attendant, je demande à tous les Guinéens de faire preuve de retenue et d’éviter toute forme de violence", a-t-il conclu.
Les Guinéens ont voté dans le calme le 11 octobre, mais sous tension, la campagne de M. Condé visant une réélection au premier tour, sous le slogan "un coup KO". Un objectif jugé par ses adversaires irréalisable sans fraude caractérisée, cinq ans après sa victoire sur le fil au second tour sur Cellou Dalein Diallo.
Le président Condé tablait pour l’emporter sur son bilan : réforme de l’armée et de la justice, achèvement du barrage hydroélectrique de Kaléta, transparence sur l’attribution aux sociétés minières des contrats d’exploitation des précieuses ressources du pays (bauxite, minerai de fer…).
Ses détracteurs l’accusent de mauvaise gestion, lui reprochant notamment son échec face à l’épidémie d’Ebola qui s’est déclarée en décembre 2013 – deux nouveaux cas ont été signalés cette semaine, alors que les pays voisins n’en comptent plus aucun – d’autoritarisme et d’attiser les tensions ethniques.