“Tribunal suprême des réseaux sociaux”, “toute puissance d’internet”, “vitesse destructrice”: Benjamin Griveaux a été emporté par ces moyens de communication modernes sans pitié, mais a aussi fait preuve de “naïveté”, estiment les éditorialistes dans la presse samedi.
Le candidat investi par le parti majoritaire LREM s’est brusquement retiré de la course à la mairie de Paris après la diffusion en ligne d’une vidéo à caractère pornographique le mettant en scène et qu’il n’a pas contestée, une “affaire désastreuse pour Emmanuel Macron et la majorité” à un mois des municipales, relève Jérôme Chapuis dans La Croix.
Dans Libération, Laurent Joffrin met l’accent sur “la vitesse destructrice des réseaux sociaux, dont les démocraties n’ont toujours pas maîtrisé les effets pervers et ravageurs”.
“Les corbeaux volent sur Twitter: il ne se cachent plus pour détruire”, renchérit Vincent Trémolet de Villers dans Le Figaro. “L’agora numérique tend à devenir un dépotoir où chacun vient déverser sa hargne sans contrôle”, abonde Jérôme Chapuis dans La Croix.
Cependant, “comment l’ex-collaborateur de DSK, qui a suivi de près le scandale du Sofitel de New York et ses conséquences, a-t-il pu se montrer aussi inconséquent en faisant circuler de telles images”, interroge Denis Carreaux dans Nice-Matin.
Bien sûr, ajoute Xavier Brouet dans Le Républicain Lorrain, “Griveaux aurait dû s’interdire toute naïveté de croire ses échanges protégés. Le respect de la vie privée n’interdit pas le bon sens qui, lui, constitue un préalable à l’exercice des responsabilités”, souligne l’éditorialiste.
Au-delà de toutes ces considérations, estime Yves Harté dans Sud-Ouest, “c’est l’éthique même de la politique qui, une fois de plus, se trouve flétrie et abaissée”.