Dans un entretien à la MAP, le secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), M. Abdellatif Ouahbi, qui effectue une visite en Tunisie, a indiqué avoir discuté avec M. Ghannouchi des moyens de relance de ce groupement régional.
Le président de l’ARP a réaffirmé son « attachement au développement des relations maroco-tunisiennes et au projet de l’UMA, ainsi que l’impératif de renforcer la coopération entre les peuples marocain et tunisien ».
Le responsable a plaidé pour une union maghrébine forte englobant ses cinq pays et jugé « impératif » d’intensifier les efforts communs pour répondre aux aspirations des peuples maghrébins à consolider l’édifice maghrébin, a ajouté M. Ouahbi.
Il a indiqué que M. Ghannouchi s’est déclaré « convaincu » que les générations montantes vont défendre ce rêve et œuvrer à développer les relations privilégiées existant entre les deux pays dans le cadre de l’Union Maghreb Arabe.
L’objectif, selon le président de l’ARP, est de faire prévaloir les intérêts de tous les peuples de l’Union, a ajoute M. Ouahbi.
M. Ghannouchi a exprimé la conviction que les choses évoluent dans la bonne direction dans un souci de rapprochement, de coopération et de convergence pour concrétiser le rêve maghrébin.
M. Ouahbi a indiqué que M. Ghannouchi s’est par ailleurs félicité du dialogue ouvert au Maroc entre « les partis islamistes et modernistes » qui, selon lui, va consacrer le processus démocratique dans le pays dans le cadre d’une vision servant les intérêts du citoyen.
Le secrétaire général du PAM a relevé l’importance de sa visite en Tunisie qui constitue une première étape pour donner une nouvelle impulsion aux relations de coopération existant entre les deux pays à travers une alliance économique.
Il a émis le souhait de voir les deux pays œuvrer à la relance de leurs relations, en remplaçant le « climat de concurrence économique » par la « complémentarité » dans la perspective de permettre à Rabat et Tunis de relever un grand nombre de défis liés aux répercussions de covid-19 et à la pression de la crise économique mondiale.
Dans le même ordre d’idées, le chef du parti du tracteur a relevé l’importance de ce genre de visites dans l’ouverture des canaux de dialogue, annonçant par la même occasion une visite prochainement en Libye à la tête d’une délégation comprenant des hommes d’affaires, ainsi que des cadres de son parti.
Il a indiqué que ses entretiens avec les secrétaires généraux et responsables de partis politiques tunisiens, qui ont été « fructueux » à tous les niveaux, ont porté également sur les développements de la crise libyenne.
Il a rappelé les efforts du Maroc pour trouver un règlement de cette crise en jouant le rôle de facilitateur du dialogue entre les protagonistes.
« Nous considérons les relations entre la Tunisie et la Libye comme stratégiques et constituent un appui à la relance de l’édifice maghrébin et pour le renforcement des rapports maroco-tunisiens et maroco-libyens », a-t-il affirmé.
M. Ouahbi a ajouté que depuis la nuit des temps, la Tunisie, du fait de son voisinage avec la Libye, entretient des liens familiaux qui unissent les deux peuples.
Revenant sur son initiative lancée depuis Tunis pour instaurer un dialogue entre les partis maghrébins, M. Ouahbi a indiqué que l’objectif consiste à contribuer au dégel des relations entre les partis politiques de la région.
Il a fait savoir qu’il sera question de tenir une réunion des partis démocrates consacrée à une évaluation au processus démocratique au Maroc et en Tunisie et des moyens de coopération dans ce domaine.
Selon lui, il sera question aussi d’examiner les mécanismes et outils pour l’ouverture sur les autres sensibilités politiques dans les deux pays, y compris les partis islamistes, l’objectif étant de trouver une plate-forme de coopération pour consacrer le choix démocratique.
Il a fait savoir qu’il sera procédé ultérieurement à la généralisation de cette expérience à la Mauritanie, la Libye et l’Algérie. Cette initiative sera suivie par d’autres démarches visant le renforcement du dialogue intermaghrébin, a-t-il expliqué, assurant que « nous ne voulons pas nous réunir pour marginaliser une partie ou une autre mais pour instaurer une coopération forte et un dialogue permanent entre les partis démocrates dans la région maghrébine ».
M. Ouahbi, qui était accompagné d’une délégation comprenant notamment MM. Rachid Abdi et Adil Barakat, présidents des groupes parlementaires du PAM respectivement aux Chambres des représentants et des conseillers, ainsi que la députée Zhor Ouahabi et Abdelilah Souiyeh, chargé des médias au parti, a indiqué que les partis tunisiens ont salué le leadership de SM le Roi Mohammed VI et le rôle du Souverain dans la réussite et la consécration de la transition démocratique au Maroc.
Ces partis se sont félicités de la Constitution marocaine et de la qualité du débat politique dans le Royaume, ainsi que le rôle du Souverain dans sa consécration, a-t-il ajouté.
M. Ouahbi a dans ce sens qualifié de « pilote » dans le monde arabe l’expérience démocratique des deux pays, qui partagent les mêmes valeurs démocratiques.
Lors de son séjour à Tunis (4/8 avril), le SG du PAM a eu des entretiens avec notamment le secrétaire général du parti « Machrou Tounès », les dirigeants du parti « Al Amal », Selma Elloumi, AhmedNejib Chebbi et Ridha Belhadj, la secrétaire générale de « Tahya Tounes » Sonia Ben Cheikh et le président du bureau politique de « Qalb Tounès », Ayad Elloumi.
Il s’est entretenu aussi avec M. Imad Lakhmiri du Bloc d’Ennahdha à l’ARP, M. Mohamed Ammar du Bloc démocratique, M. Ossama Lakhlifi du bloc « Qalb Tounès » et M. Seifeddine Makhlouf du bloc de la coalition « AL Karama ».
Lors de ces entrevues, l’accent a été mis sur l’importance de renforcer la coopération entre les institutions législatives des deux pays et l’échange d’expériences dans le domaine de la transition démocratique et de la justice transitionnelle.
Ces partis se sont également félicités des « relations stratégiques de longue date existant entre le Maroc et la Tunisie », lançant un appel pour surmonter les différends qui affectent l’avenir de ce groupement régional et à accorder un intérêt particulier aux questions prioritaires pour les peuples de la région.