France-Portugal: Deschamps et Santos, la longévité et la gagne en commun

Anciens joueurs, ils ont débuté leur seconde carrière d’entraîneur en club, notamment à l’étranger, avant de prendre en main leur sélection nationale. Mais ce n’est pas le seul trait commun liant le Français Didier Deschamps au Portugais Fernando Santos, adversaires dimanche.

 

 Record de longévité

En place depuis août 2012, Deschamps continue d’étirer son règne huit ans et deux mois après, tout près du mandat record de Michel Hidalgo (mars 1976 à juin 1984). L’ancien coach de l’OM, sous contrat jusqu’au Mondial-2022, disputera dimanche son 104e match sur le banc tricolore, loin devant Raymond Domenech et ses 79 sélections. « Quand je suis venu, j’espérais faire la plus longue route possible. De là à penser qu’on allait faire ce parcours-là, avec ce qu’on a réussi à obtenir… », a-t-il commenté mercredi.

Dimanche, Santos va s’emparer lui aussi du record de matches à la tête du Portugal avec une 75e cape, devant le Brésilien Luiz Felipe Scolari. Fruit du hasard, c’est déjà face aux Bleus et au Stade de France qu’il avait enfilé le costume de sélectionneur du Portugal lors d’une défaite en amical (2-1) le 11 octobre 2014, six ans jour pour jour avant ces retrouvailles en Ligue des nations!

 

Culte de la victoire

Pour Santos, pragmatique assumé, le résultat l’emporte toujours sur la manière et le spectacle n’est que bonus. Un credo permettant à l’entraîneur, qui fêtera ses 66 ans samedi, de s’adjuger les deux premiers titres internationaux de l’histoire de la sélection portugaise: l’Euro-2016 face à la France et la première édition de la Ligue des Nations, en 2019 à domicile devant les Pays-Bas.

Deschamps partage cette même obsession pour la victoire, comme il l’a résumé mercredi: « je ne suis pas là pour faire rigoler, m’amuser, j’ai envie de réussir ». A la différence de Santos, qui a connu un relatif échec au Mondial-2018 (élimination en 8e de finale), Deschamps n’a cessé de monter en puissance avec un quart de finale au Mondial-2014, une finale à l’Euro-2016 et un titre à la Coupe du monde 2018.

 

 Solidité, voire frilosité?

De sa modeste carrière de latéral gauche, Santos a gardé une appétence pour l’équilibre, la solidité défensive et le joueur de devoir prêt au combat. Des préceptes appliqués à la lettre par son Portugal en 2016 et par la Grèce qu’il a dirigée entre 2010 et 2014. Néanmoins, le vivier portugais actuel le pousse à s’adapter et à faire davantage de place aux joueurs créatifs et offensifs, à l’image des maîtres à jouer des deux Manchester, Bernardo Silva et Bruno Fernandes, du jeune prodige de l’Atletico Madrid Joao Félix ou de l’ailier du FC Barcelone Francisco Trincao, malgré des schémas tactiques qui conservent une certaine rigidité.

Capitaine respecté, milieu de terrain efficace et dévoué, le joueur Deschamps a légué à Deschamps le sélectionneur l’image d’un homme occupé à cimenter sa défense, plutôt qu’à construire son attaque. A ces critiques partagées, Deschamps et Santos ont toujours répondu par le pragmatisme, voire la boutade. Frileux, « DD » ? « Je ne sais pas ce que c’est qu’être frileux; je supporte la chaleur, je ne crains pas le froid », répondait-il en 2017.

 

 Des tuteurs pour les jeunes

Conservateur, Santos n’a lancé que 43 joueurs en sélection portugaise depuis son intronisation en septembre 2014, toujours par petites touches et sans jamais révolutionner la moindre liste, même pour des rencontres amicales. Donnant une grande importance à l’expérience, il fait confiance à un vieux briscard sur chaque ligne: Rui Patricio actuellement dans les cages (32 ans), l’inoxydable Pepe en défense (37 ans), Joao Moutinho au milieu de terrain (34 ans) et l’indéboulonnable Cristiano Ronaldo en attaque (35 ans). C’est seulement dans ce cadre qu’ont pu être intégrées les jeunes pousses comme Ruben Dias, Renato Sanches, Ruben Neves ou Joao Félix.

A l’inverse, Deschamps est peut-être le sélectionneur français qui a le plus donné leur chance aux jeunes, comme l’a montré la présence de Benjamin Pavard et Lucas Hernandez au Mondial-2018, peu de temps après leur première cape. Mais il est toujours soucieux d’encadrer les nouveaux par une ossature expérimentée. Mercredi contre l’Ukraine, la jeune garde, représentée par Dayot Upamecano, Houssem Aouar et Eduardo Camavinga, pouvait ainsi compter sur Steve Mandanda (35 ans) dans les buts, Steven Nzonzi (31 ans) au milieu et Olivier Giroud (34 ans) en attaque.

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