L’Anses affirme que l’analyse des données des publications scientifiques parues sur le sujet « rejoint la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) », qui avec l’OMS, ont classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène (catégorie 1), favorisant, entre autres, les cancers colorectaux qui tuent près de 18.000 personnes par an en France.
Les nitrites ingérés sont quant à eux considérés comme des cancérogènes probables (catégorie 2A).
Sur la base de ses études, l’Anses « préconise de réduire l’exposition de la population aux nitrates et nitrites par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie alimentaire ».
« Bien que la réduction du taux d’additif soit de nature à accroître de façon significative le risque microbiologique » – et donc le développement de maladies comme la salmonellose, la listériose ou le botulisme -, l’Anses « considère qu’elle peut être envisagée moyennant la mise en oeuvre de mesures compensatrices validées de maîtrise de ce risque ».
L’agence met en garde contre les solutions de substitution à base d' »extraits végétaux » ou de « bouillons de légumes », car « cela ne constitue pas une réelle alternative dans la mesure où (ces substituants) contiennent naturellement des nitrates qui, sous l’effet de bactéries, sont convertis en nitrites ».
L’Anses estime aussi important de mieux définir les « doses journalières admissibles » (DJA) de nitrates et nitrites et recommande de poursuivre les recherches, pour « établir la valeur toxicologique de référence prenant en compte la co-exposition » aux additifs, mais aussi de lancer de nouvelles études épidémiologiques pour améliorer les connaissances sur le lien avec le risque de différents cancers.
En attendant, l’agence française conseille de limiter sa consommation de charcuterie à 150 grammes par semaine et appelle à avoir une alimentation diversifiée, avec au moins cinq portions de fruits et légumes par jour.
En février, l’Assemblée nationale avait voté le principe d’une « trajectoire de baisse » des doses maximales d’additifs nitrés dans la charcuterie.
De son côté, le gouvernement avait dit vouloir « attendre le retour » de l’Anses avant de prononcer des mesures de mise en oeuvre du texte, et s’était engagé « à suivre l’avis » de l’agence.