France: le culte musulman s’est réuni sur la formation des imams et la prévention de la radicalisation

Déconstruction du discours extrémiste, travail théologique, « cursus commun de formation des imams » : le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est réuni ce week-end pour travailler sur la prévention de la radicalisation et la formation des cadres religieux.

« Partant du constat que les radicalisés, souvent en rupture avec les institutions religieuses, le deviennent essentiellement à travers internet et les réseaux sociaux, les responsables musulmans doivent s’adapter à cette situation et faire appel davantage aux techniques de communication spécifiques aux jeunes », a estimé le CFCM.

Pour cela, plusieurs propositions ont été avancées lors de deux réunions tenues en visioconférence: « mener un travail théologique sur les concepts dévoyés de la religion musulmane », « créer des unités chargées de déconstruire le discours extrémiste en associant imams, aumôniers et éducateurs », et « faire un travail collégial sur le prêche du vendredi afin de diffuser une parole forte des cadres religieux portée par les imams ».

Au sujet de la formation des imams, très peu structurée en France, le CFCM estime qu’il y a la « volonté et la possibilité réelle de trouver un accord sur un cursus commun » pour former « les cadres religieux de France en charge de promouvoir, d’une même voix, un islam en France pleinement ancré dans la République ».

Début octobre, le président français Emmanuel Macron, lors d’un discours présentant sa politique de lutte contre les « séparatismes », avait donné six mois au CFCM, principal interlocuteur des pouvoirs publics, pour créer une procédure de « labellisation des formations d’imams ».

Enfin, la question de la certification des imams, chantier maintes fois lancé ces dernières années, mais jamais abouti, « a été également discutée ». Cela devra permettre de vérifier chez les cadres religieux leurs connaissances religieuses et « leur capacité d’accompagner les fidèles, notamment les plus jeunes ».

La formation des imams doit permettre de satisfaire un autre objectif de l’exécutif: la fin, d’ici quatre ans, de la présence en France de 300 imams étrangers « détachés » par la Turquie, le Maroc et l’Algérie.

La France a connu dernièrement plusieurs attaques islamistes, dont les meurtres jeudi à Nice (sud) de trois personnes dans une église et la décapitation il y a deux semaines d’un professeur, Samuel Paty, par un islamiste russe tchétchène pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet, dans un cours sur la liberté d’expression.

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