Et si les femmes étaient la destinée du tourisme?
Longtemps encadré par des hommes, ce milieu pourtant féminin, a beaucoup à apprendre et à gagner en termes d’innovation, de la participation plus nombreuse de femmes, surtout à des postes de décision, et c’est un rapport de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) qui le confirme!
En effet, selon ce même rapport, les responsables de l’élaboration des politiques dans le domaine public ont pris désormais conscience de l’importance de l’égalité des sexes dans le tourisme, en mettant en place des mesures pour que les femmes puissent enfin obtenir leur juste part des retombées de cette activité.
D’ailleurs si le taux d’emploi des femmes et le nombre de femmes entrepreneuses et en positions de leadership sont de plus en plus importants dans cette industrie au Royaume, c’est surtout grâce à la grande ténacité et rigueur de plusieurs femmes qui ont su bousculer les stéréotypes « sexistes » dans ce secteur et ont pu s’imposer plus que jamais.
A commencer par Nadia Fettah Alaoui, première femme ministre du Tourisme au Maroc, un secteur qu’elle a sans nul doute géré d’une main de fer en pleine crise sanitaire, tout en mesurant la responsabilité qui est la sienne « d’être exemplaire », « de travailler dur et de mériter cette confiance », comme elle avait si bien déclaré à la MAP, au tout début de son mandat.
D’ailleurs si le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres, a relevé que dans un contexte de pandémie mondiale, « les femmes sont le visage de la crise », ça ne peut que se confirmer avec Mme Fettah Alaoui qui a su parfaitement multiplier les actions en vue d’atténuer les effets de celle-ci, autant que possible et d’insuffler une reprise graduelle et pérenne de l’activité, préservant ainsi les emplois et l’outil productif dans les différentes régions du Royaume.
Preuve à l’appui, à la fin de son mandat, le Royaume s’est tout naturellement dirigé vers une femme pour gérer à nouveau ce secteur stratégique, en l’occurrence, Fatim-Zahra Ammor, qui, parfaitement déterminée pour l’après crise, a promis une reprise progressive à partir de 2022 et une augmentation exponentielle des arrivées.
Il en est de même pour Habiba Laklalech, qui a été nommée à la tête de l’Office national des aéroports (ONDA), soit une première pour cet office stratégique, qui a traversé l’une de ses pires crises et avait besoin d’un profil aussi pointu, qui sera à même de faire sortir ce secteur de la forte zone de turbulences en plus de mener à bien les projets stratégiques du groupe et redresser ses finances.
Qualifiée de dame de fer au gant de velours par ses collaborateurs, cette ancienne patronne à la RAM est fortement engagée à définir les principales orientations et recommandations concernant la relance du secteur du transport aérien ainsi que la définition du nouveau parcours passager outre le développement continu des ressources nécessaires pour répondre au changement technologique permanent du secteur.
Et il en va de même pour plusieurs autres femmes leaders, qui ont su se démarquer dans cette industrie, dont celle du bien-être et de beauté qui ont connu un succès sans égal grâce notamment à la présence intensifiée des femmes parmi les postes de décideurs. Autant de fonceuses et forcenées du travail, qui contribuent à construire le tourisme d’aujourd’hui et qui doivent, plus que les hommes, prouver sur le terrain leurs compétences.
Et c’est Meryem El Ouadrassi, directrice générale d’une société de voyages d’aventure qui le confirme : « Il y a quelque chose de culturel dans la tête des hommes et des femmes. Il y a une vingtaine d’années, quand j’ai entamé ma carrière dans ce secteur, il y avait peu de femmes avec une ambition à court terme. Aujourd’hui, les choses ont radicalement changé », a-t-elle fait observer.
En effet, les taux de parité sont globalement élevés si on les compare aux taux observés dans d’autres secteurs d’activité, a-t-elle noté, tout en faisant remarquer que grâce à ces femmes qui bousculent les stéréotypes sexistes au Maroc, pour la première fois, des femmes ont pu obtenir une licence pour être guide touristique.
Selon Mme El Ouadrassi, gérer une vie professionnelle, impliquant généralement de nombreux déplacements, tout en conservant une vie de famille est le challenge quotidien que les femmes du tourisme doivent relever. « Le train ne passe pas deux fois, il faut se donner les moyens d’avancer », a-t-elle affirmé.
Et de soutenir qu’une femme a autant de chances d’ascension professionnelle dans ce domaine, que son alter ego masculin, pour peu qu’elle s’investisse.
Force est de constater qu’à l’heure actuelle, les femmes présentes dans le secteur touristique apportent une grande diversité de points de vue et de compétences et n’ont pas peur d’exprimer leur opinion et de construire leur propre voie vers le succès et vers une croissance sans précédent.