Au total, 769 personnes de différentes nationalités ont été tuées et 934 blessées dans la bousculade survenue le 24 septembre, lors d’un rituel du hajj à Mina, près de La Mecque.
Depuis le drame, le bilan des morts iraniens n’a cessé de s’alourdir, l’Iran payant le plus lourd tribut selon les derniers chiffres provisoires alors que le processus d’identification des victimes par les différents pays était toujours en cours.
Selon le chef de l’organisation iranienne du hajj Saïd Ohadi, cité par l’agence officielle Irna, le bilan des pèlerins qui ont péri dans la bousculade est passé de 169 à 226 morts.
Il reste 248 Iraniens portés disparus, a-t-il ajouté. 27 autres Iraniens blessés sont toujours hospitalisés.
Une grande partie des corps des victimes iraniennes doit être rapatriée mardi à Téhéran. Et M. Rohani a décidé d’écourter son séjour à New York où il a prononcé lundi un discours à l’Assemblée générale de l’ONU, pour participer à la cérémonie qui sera organisée en leur hommage.
Les pèlerins tués dans la bousculade ont été "victimes de l’incompétence de ceux qui étaient chargés" de l’organisation du pèlerinage, a lancé M. Rohani devant l’ONU, réclamant une "enquête précise sur les causes de ce désastre".
"La douleur et la peine infligées à des millions de musulmans va au-delà de réparations matérielles", a-t-il poursuivi, ajoutant que "l’opinion publique exige que les responsables saoudiens remplissent leurs obligations internationales", notamment en permettant le retour rapide des corps des victimes dans leurs pays.
"Surtout, il est nécessaire de mettre en place les conditions pour une enquête indépendante et précise sur les causes de ce désastre et les façons d’empêcher sa répétition à l’avenir", a-t-il dit.
Quelques heures après la bousculade de Mina, les plus hautes autorités d’Iran ont accusé le royaume saoudien d’en être responsable. Le guide suprême Ali Khamenei a exigé "des excuses" de l’Arabie saoudite à l’ensemble de la communauté musulmane.
Ryad, de son côté, a reproché à Téhéran d’exploiter politiquement le drame.
"les Iraniens auraient mieux à faire que d’exploiter politiquement une tragédie qui a touché des gens qui observaient leurs rites religieux les plus sacrés", a dit samedi le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel Al-Jubeir.
Téhéran a demandé en vain d’être associé à l’enquête sur la bousculade qui a, selon l’Iran, fait au moins 2.000 morts.
Une délégation iranienne dirigée par le ministre de la Santé Hassan Hachémi attend de pouvoir se rendre en Arabie saoudite pour superviser les opérations de rapatriement et de la recherche des disparus mais elle patiente depuis des heures à l’aéroport de Téhéran pour obtenir l’autorisation saoudienne de pouvoir atterrir à Jeddah, a indiqué Irna, en citant un responsable non identifié.
Le ministre de la Culture Ali Janati devait initialement diriger la délégation mais les autorités saoudiennes ont refusé de lui accorder un visa, selon des informations de presse locales.
Les relations entre les deux grandes puissances régionales, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, sont tendues depuis l’avènement de la République islamique en 1979.
Elles se sont encore dégradées avec la crise syrienne, la guerre au Yémen et l’accord sur le nucléaire conclu entre l’Iran et les grandes puissances.