Des experts se prononcent contre le dépistage de routine du cancer de la thyroïde

Un groupe consultatif d’experts des autorités médicales américaines déconseillent un dépistage de routine du cancer de la thyroïde chez les adultes sans symptôme qui selon leurs recommandations publiées mardi comportent plus de risques de complications que de bienfaits.

"L’US Preventive Services Task Force" (USPSTF) a conclu "avec un degré raisonnable de certitude que le dépistage du cancer de la thyroïde chez des personnes sans symptôme entraine des complications qui surpassent les bienfaits".

Ces dernières recommandations actualisent les directives de l’USPSTF qui remontent à 1996.

La fréquence des cancers de la thyroïde a augmenté de 4,5% par an aux Etats-Unis durant la dernière décennie, soit plus rapidement que tous les autres types de tumeur cancéreuse pendant la même période, relève le rapport de ces experts paru dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Mais le taux de mortalité du cancer de la thyroïde est resté quasiment inchangé avec plus de 98,1% des personnes diagnostiquées survivant les cinq premières années ce qui correspond à une guérison.

Ces experts ont examiné 67 études et conclu qu’il n’y avait pas "d’indication suffisantes" pour évaluer l’efficacité des techniques de dépistage chez les personnes sans symptôme, pour prolonger leur vie. Ces techniques sont les ultrasons ou la palpation du cou pour détecter des nodules sur la thyroïde.

L’USPSTF souligne également que tout bienfait du dépistage ne pourrait qu’être faible vu que le cancer de la thyroïde reste rare.

Ces experts ont par contre déterminé qu’un sur-diagnostic de ce cancer pouvait conduire à des traitements inutiles qui peuvent avoir des effets néfastes.

Environ deux pour cent des patients font part de complications à la suite de l’ablation de la tumeur dont une paralysie des cordes vocales.

Dans un éditorial accompagnant le rapport, la Dr Anne Cappola de la faculté de médecine de l’université de Pennsylvanie, cite une recherche effectuée en Corée du Sud où un dépistage bon marché par ultrason du cancer de la thyroïde a été proposé au public à partir de 1999.

Depuis, des milliers de cancers de la glande thyroïde ont été détectés ce qui a multiplié par quinze le nombre de cas diagnostiqués dans ce pays, explique-t-elle. Mais pendant cette période le nombre de décès résultant de cette tumeur en Corée du Sud a été inchangé avec de 300 à 400 par an.

afp

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