Des députées marocaines apostrophent Benkirane sur la présence féminine au sein de l’Exécutif

Au moment où le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, présentait le programme de son cabinet, jeudi sous la coupole de l’Hémicycle, des députées l’ont brièvement interrompu pour protester contre la faiblesse de la présence féminine au sein de l’Exécutif.

Représentant les différentes formations, à l’exception du Parti de la Justice et du Développement (PJD), les parlementaires protestataires ont réclamé, en brandissant des écritaux, l’application du principe de la parité, instituée par la Constitution (article 19).

Dans des déclarations à la MAP, elles ont qualifié de "machiste" l’actuel gouvernement qui "a éliminé la moitié de la société en passant outre les acquis accumulés par les femmes en termes de représentativité politique".

L’Istiqlalienne Khadija Zoumi, membre de la Chambre des conseillers, a estimé qu’"on ne peut accepter, en cette étape qu’on souhaitait moderniste par excellence, que les femmes perdent leurs acquis et que le gouvernement ne compte qu’une seule ministre chargée, de surcroît, du secteur des femmes, ce qu’on peut considérer comme une double marginalisation".

Les parlementaires visent, à travers cette action, à exprimer leur protestation contre les partis et le chef de gouvernement, qui "devait rejeter toute liste des ministrables ne contenant par des noms de femmes", a-t-elle dit.

La députée USFP, Rachida Benmassoud, a fait part de "la stupéfaction" et de "la déception" des "composantes de la société" en ne voyant qu’une seule femme au sein de la nouvelle équipe gouvernementale, notant que la Constitution a consacré les droits politiques, civiles, économiques et culturels de l’ensemble des citoyens, dont les femmes, et a appelé à Œuvre pour l’instauration du principe de la parité.

La députée RNI, Naima Farah, a estimé que cette situation "constitue une violation de l’article 19" de la Constitution, s’interrogeant ce qui a pu empêcher le chef de gouvernement, qui jouit désormais de larges attributions, d’exercer des pressions sur les partis pour garantir une représentativité appropriée des femmes.

Interrogée sur le geste de ses collègues, une députée PJD, Jamila Moussali, a souligné qu’elles ont le droit d’exprimer leur mécontentement, conformément au principe de pluralisme et des pratiques démocratiques, estimant que sa formation a fait des signes à l’égard des femmes, en nommant l’une de ses membres à la tête d’un département ministériel, alors que les autres formations n’ont fait aucune proposition dans ce sens.

Dans le même état d’esprit et à l’appel du Mouvement pour une démocratie paritaire, des acteurs de la société civile ont observé, dans la matinée, un sit-in devant le siège du Parlement, avant le début de la présentation du programme gouvernemental.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite