M. Tremblay, 70 ans, qui dirigeait la deuxième ville du Canada depuis 2001 et dont le présent mandat venait à échéance en novembre 2013, a fait cette annonce à son retour à l’hôtel de ville de Montréal, après quatre jours de repos et de réflexion. "Ce soir, j’ai voulu m’adresser à vous directement, Montréalais et Montréalaises. J’aimerais vous dire qu’après 25 années au service de la collectivité, je quitte la vie publique", a déclaré M. Tremblay dans une allocution télévisée prononcée avec calme, voire un certain aplomb. Cette démission est une conséquence directe des révélations accablantes faites par des témoins à une commission d’enquête publique qui se penche sur la corruption dans l’octroi des contrats publics à Montréal et ailleurs au Québec.
Appels d’offres truqués, cartel dirigé par des hommes d’affaires d’origine italienne, fonctionnaires corrompus et hommes politiques redevables de la mafia, les témoignages entendus par cette commission ont confirmé les enquêtes menées par plusieurs médias ces dernières années. La semaine dernière, un ancien cadre du parti du maire, Martin Dumont, a accusé M. Tremblay d’avoir fermé les yeux sur le financement illégal de sa formation, qui aurait tenu une caisse noire alimentée notamment par des entrepreneurs proches de la mafia sicilienne. M. Dumont a affirmé qu’Union Montréal, le parti de M. Tremblay, avait organisé une double comptabilité afin de dissimuler l’origine douteuse de certains financements ainsi que l’utilisation réelle des fonds.