« Au début de l’année, ils voulaient nous imposer un cessez-le-feu multilatéral par le biais des médias sans qu’il ne soit convenu à la table de dialogue. Maintenant ils entendent l’imposer de la même manière », a affirmé l’ELN sur les réseaux sociaux.
Le président colombien Gustavo Petro avait annoncé le 31 décembre un cessez-le-feu bilatéral avec cinq groupes armés, mais l’ELN l’a démenti, déclenchant une avalanche de critiques contre le chef d’Etat, un ancien guérillero.
Les deux parties n’ont pas non plus réussi à conclure un accord de cessez-le-feu lors du deuxième round de négociations au Mexique, qui a eu lieu le mois dernier, malgré le fait que Petro ait exhorté la délégation gouvernementale à faire pression pour décrocher cet engagement.
Le haut-commissaire à la paix, Danilo Rueda, a assuré avoir travaillé sur une « architecture » pour parvenir à « une cessation bilatérale nationale avec possibilité de prolongation », ce qui, selon lui, est meilleur que ce qui a été réalisé par le passé avec cette guérilla.
Maintenant, après l’attaque de la semaine dernière attribuée à l’ELN à Guamalito, dans le département de Norte de Santander, où neuf soldats sont morts, le gouvernement cherche à accélérer les négociations en vue d’un cessez-le-feu lors de la prochaine réunion prévue les prochaines semaines à La Havane.
« Il est prévu dans le prochain cycle à Cuba de pouvoir travailler sur le point relatif à un cessez-le-feu bilatéral. Nous ne jouerons pas le jeu pour que les enjeux autour de la table soient conditionnés par la pression médiatique, il y a des protocoles et des normes convenus qui doivent être respectés », a souligné la guérilla.
Après l’attaque du 29 avril, le front de guerre occidental Omar Gómez de la guérilla, qui opère dans le département de Chocó, dans le Pacifique, a publié une déclaration dans laquelle il exposait « quelques questions » sur la négociation de paix.
La guérilla s’est demandée si ce modèle de paix « inclut les transformations structurelles de l’État nécessaires pour construire un pays plus juste » et a insisté sur le fait qu’ils ne voient pas « ce processus de paix favorablement, et chaque jour nous avons plus de questions et d’incertitudes ».