Les mélomanes ont eu rendez-vous, mardi au Théâtre national Mohammed V de Rabat, avec Joana Amendoeira, l’une des artistes représentant la nouvelle génération du Fado, dans le cadre du Fado Festival qui revient pour la 5ème année au Maroc, du 20 au 23 septembre sous le thème « Le Fado et la Mer », avec des chants qui symbolisent l’âme d’un peuple qui a longtemps vécu au rythme des voyages en mer. A cette occasion, la fadiste Amendoeira livre à la MAP sa vision de cette édition ainsi que les affects et les valeurs que ses chants véhiculent.
1. Au cours de son long voyage musical, le fado a évolué au fil des décennies. Quelle est la particularité de cette 5ème édition du Fado festival ?
C’est pour moi un grand honneur et une immense joie d’être venue à Rabat pour la cinquième édition du Fado festival. J’ai préparé un concert inspiré du thème du festival qui est « le Fado et la mer ». Le Fado trouve ses origines dans les sentiments nostalgiques et mélancoliques des femmes qui attendaient les marins, un sentiment poignant de nostalgie, dit « saudade ». Ce concert est une représentation de tous ces sentiments de Fado, un chant de la vie qui véhicule non seulement la tristesse mais également la joie.
2. Dans quelle mesure le Fado festival permet-il la promotion de la langue, de la culture et de la marque portugaises à l’étranger ?
Ce festival est très important pour l’exportation de la marque portugaise à l’étranger et pour faire connaître les produits des chanteurs, des compositeurs, des poètes et des écrivains-paroliers portugais dans le monde. Le public s’intéresse ainsi à l’apprentissage de la langue portugaise et à voyager au Portugal pour découvrir notre culture.
3. Comment représentez-vous l’essence du Fado sans dévier de votre propre expression artistique ? Et quelles sont les inspirations des nouvelles voix du Fado ?
Dans ma personnalité artistique, je suis inspirée d’un mélange d’influences artistiques, principalement de la chanteuse Amália Rodrigues, reine de Fado, et beaucoup d’autres fadistas qui ne sont pas très connues mais qui ont enrichi le répertoire du Fado. Je suis également inspirée d’autres genres musicaux, dont la musique du Brésil et du Cap Vert.
Dans mes chants, je fais un grand effort pour préserver et chanter la tradition mais aussi la modernité, en collaborant avec de nouveaux compositeurs et paroliers-écrivains afin d’encourager la créativité et la rénovation du répertoire du Fado et inviter les jeunes à préserver ce patrimoine culturel.