Selon des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, des manifestations se déroulent à Bouira (centre), à Bejaia (est) ou à Oran (Ouest) où des foules défilent actuellement scandant les slogans habituels du hirak et appelant au changement radical du régime et l’instauration des bases d’une véritable démocratie et d’un Etat de droit.
Des marches et des rassemblements similaires dans d’autres wilayas comme Tizi Ouzou, Constantine, Tlemcen, Mila, Annaba ou Sidi Bel Abbes se déroulent également actuellement avec un mot d’ordre : « le peuple veut un Etat de droit civil et non militaire (Dawla madaniya, machi askariya !) et le départ du reste des équipes civiles et militaires qui ont servi les Bouteflika et participé au pillage du pays (Yetnahaw gaa !).
Pour les hirakistes, cette célébration intervient pour dénoncer aussi la machine répressive enclenchée par les tenants du pouvoir contre les manifestants malgré le caractère pacifique du mouvement avec notamment une vague d’arrestations et d’emprisonnements des militants politiques et des activistes.
Ils dénoncent en parallèle la campagne répressive, un dispositif législatif renforcé par le régime pour limiter davantage les espaces de liberté et remettre en cause les réunions publiques, la libre expression et les manifestations, ainsi que la fermeture totale des médias devant toutes les voix discordantes, revenant ainsi aux anciennes pratiques ayant prévalu par le passé.
A Alger, un dispositif policier impressionnant a été déployé dès les premières heures de la matinée dans le centre-ville.
Du haut de la rue Didouche jusqu’à la Grande-Poste, des véhicules des forces de sécurité dont des fourgons cellulaires sont stationnés, rapportent les médias algériens.
De nombreux automobilistes se sont plaints sur les réseaux sociaux des difficultés qu’ils ont rencontrées pour accéder à la capitale à partir notamment de l’est du pays, en raison des barrages filtrants installés par les forces de sécurité, au niveau de Dar el Beida et Lakhdaria.
Pour nombre d’observateurs algériens, cette journée, marquant le second anniversaire du soulèvement populaire du 22 février 2019, sera peut-être un tournant pour les revendications visant l’émancipation politico-sociale pour laquelle les Algériens se sont révoltés dans un mouvement qui a fini par avoir raison du pouvoir du président Bouteflika, et ce après un vingtaine d’années de règne controversé.
Cette journée sera donnée aux observateurs de jauger la capacité de réveil de la rue qui s’accroche à ses revendications pour une totale rupture avec le régime et ses figures « archaïques », accusés d’être à l’origine des maux et souffrances que subissent les composantes populaires (exclusion, pauvreté, chômage, ruine économique) « face à un pouvoir qui se dit porteur, depuis la reprise en main des rênes pour une bonne gouvernance d’un projet d’une nouvelle République ».