Ben Younes Bahkani : « Il est souhaitable d’avoir une abondance de festivals de cinéma annuels dans le Royaume »
« Nous sommes en faveur d’une pluralité qui vise à répandre et à valoriser la culture cinématographique sans négliger la qualité », a dit M. Bahkani dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la création de l’Union.
M. Bahkani, qui est le directeur du Festival de cinéma de Saidia, a souhaité que « les projections cinématographiques bénéficient de la même popularité que les matchs de football qui sont organisés tout au long de la semaine ». Selon lui, chaque festival, manifestation ou rencontre cinématographique a son importance, à l’échelle d’une grande ou d’une petite ville comme à l’échelle d’un village.
« A l’UMFC, nous ne voyons pas la pluralité des festivals comme quelque chose de négatif. Au contraire, nous encourageons les différentes initiatives et souhaitons que le cinéma devienne une matière à part entière dans notre système d’enseignement public », a poursuivi M. Bahkani.
Répondant à ceux qui considèrent que beaucoup de festivals bénéficient des subventions publiques sans apporter grand-chose au 7ème art national, il a souligné qu’il est « naturel » que les festivals, qui contribuent à l’animation de la scène artistique et culturelle, soient subventionnés pour pouvoir répondre aux dépenses et aux besoins organisationnels et logistiques. A cet égard, M. Bahkani a indiqué que « beaucoup de festivals ne bénéficient pas de suffisamment de subventions et luttent pour pour leur survie », précisant que l’Union a été fondée afin de trouver une formule juste pour garantir à tous les festivals ambitieux une opportunité de subvention.
« Les subventions accordées actuellement aux manifestations cinématographiques restent en deçà de nos espérances pour contribuer à l’essor du secteur », a martelé M. Bahkani au sujet de la politique actuelle des subventions.
Pour améliorer la subvention des festivals cinématographiques, le président de l’UMFC a suggéré la mise en place d’un budget spécifique dédié à couvrir la totalité des dépenses nécessaires », ajoutant que l’Union souhaite lancer le débat à l’avenir sur la sélection de la commission de soutien aux festivals et manifestations cinématographiques.
« Un festival de qualité, qui répond aux normes d’excellence et de professionnalisme, loin de toute médiocrité, nécessite un bon budget », a-t-il affirmé. En réponse à une question concernant les objectifs de l’UMFC, M. Bahkani a dit que l’Union envisage d’être une force de proposition auprès des différentes parties prenantes voulant assurer l’animation culturelle des villes, provinces ou régions, en nouant des contacts avec les responsables du secteur cinématographique aux niveaux central et régional, afin d’accueillir les festivals de cinéma, les accompagner et les soutenir matériellement et moralement.
L’Union œuvre aussi à réguler les rapports avec les professionnels eux-mêmes, à coordonner les thèmes des festivals afin d’éviter la répétition et à mieux organiser les plannings et agendas des festivals pour contribuer à dynamiser la scène cinématographique tout au long de l’année dans les différents régions du Royaume, en plus de participer au développement et au rayonnement de ces manifestations. L’UMFC a été également constituée dans le but de créer des partenariats et d’échanger les expériences pour améliorer la qualité des festivals et en faire un véritable vecteur de communication et d’éducation, capitaliser sur les acquis et chercher de nouveaux moyens de les renforcer avec les responsables du secteur.
Elle vise aussi à ancrer les valeurs de vivre-ensemble dans la société et à renforcer la réputation du Royaume comme terre de paix et d’amour, à même de participer à la valorisation de la diplomatie parallèle et au développement du tourisme. Outre son président, Ben Younes Bahkani, le bureau de l’UMFC est constitué d’Azzedine El Ouafi, président du Festival de Cap Spartel de Tanger, Fatima Nouali, présidente du Festival arabe de Casablanca, qui occupent respectivement les postes de vice-président et de secrétaire général, Rachid Cheikh, directeur du festival Ciné-ville de Fès (trésorier), Noureddine El Alaoui, directeur du Festival international du court-métrage du Souss (conseiller en charge des relations publiques) et Abdelghani Tahiri, directeur du Festival Tanjazoom (conseiller en charge des médias et de la communication).