Attal au Maroc dans l’attente d’une accélération de la normalisation entre Rabat et Paris

La relation entre la France et Le Maroc ressemble à un gigantesque puzzle dont les pièces sont en train de se mettre en place pour finir par former un grand tableau tout en harmonie. Depuis que le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, alors nouvellement nommé, avait brisé la glace à Rabat, les visites tout autant que les messages positifs se sont empilés sur l’axe Paris/Rabat laissant présager une accélération de la normalisation des relations après un hiver glacial.

De grosses pointures du gouvernement français se sont alors succédé au Maroc pour délivrer des messages visant à magnifier cette précieuse relation qui avait vécu de longs mois au bord du précipice. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur sur le volet sécuritaire, Franck Riester et Bruno Le Maire, respectivement ministre du Commerce extérieur et de l’Economie, sur le volet économique. Et bientôt Gabriel Attal, début juillet, pour redonner à ce rapprochement avec le Maroc une cohérence d’ensemble.

Mais l’événement que cette relation franco-marocaine attend est la visite du président Emmanuel Macron au Maroc. Car si les multiples ministres qui ont visité le Maroc ont mis en valeur une forme de reconnaissance économique de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, la reconnaissance politique est laissée à la plus haute autorité de l’Etat, le président de la République.

Au cours des multiples contacts entre les deux ministres des Affaires étrangères des deux pays, Stéphane Séjourné et Nasser Bourita, le principe de cette visite de Macron au Maroc a été acté et les préparatifs politiques pour la réaliser vont bon train en toute discrétion. Elle serait prévue en octobre prochain et serait l’occasion pour la diplomatie française de sortir de la zone grise dans laquelle elle est accusée d’enfermer sa position sur le Sahara marocaine.

En attendant, il faut constater un fait notoire. Dans la réanimation de cette relation franco-marocaine, en plus du dialogue officiel, une personnalité de premier plan semble avoir joué un rôle déterminant. C’est la Première Dame Brigitte Macron, épouse du Chef d’Etat français. Elle avait reçu pour un déjeuner à l’Elysée les princesses royales Lalla Meryem, Lalla Asmaa et Lalla Hasnaa  comme symbole d’une volonté commune d’aller de l’avant. Elle vient de recevoir deux icônes du soft power marocaine, l’écrivain de renom Tahar Ben Jelloun et le président de la Fondation des musées Mehdi Qotbi. Dans cet entretien amical et informel, il était beaucoup question de la précieuse relation entre la France et Le Maroc et de la nécessité de lui donner le lustre qu’elle mérite.

D’ailleurs à ce sujet, la relation entre Rabat et Paris, si particulière et si exceptionnelle, a toujours été d’une telle importance que ses véritables enjeux sont traités dans un dialogue à la fois direct et feutré entre l’Elysée et le Cabinet royal. La sensibilité des enjeux impose un dialogue à haut niveau entre les plus hautes autorités des deux pays.

Avec la visite du Premier ministre Gabriel Attal au Maroc, c’est une importante brique qui s’ajoute au pont de confiance qui se reconstruit entre les deux pays . Mais l’axe Rabat/ Paris reste en attente d’une grande accélération qui ne peut être incarnée que par une reconnaissance sans fioritures de la souveraineté du Maroc sur son Sahara par le président Emmanuel Macron.

Si le principe de cette reconnaissance semble acquis, à voir les multiples signaux politiques émise par les différents ministres, sa véritable incarnation ne se fera que par une accélération produite par le président Macron lui-même. Au jour d’aujourd’hui, la question qui se pose est celle de savoir si le locataire de l’Elysée va suivre le modèle américain, à savoir une reconnaissance nette de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, ou le modèle espagnol qui considère que l’option de l’autonomie proposée par le Maroc et adoubée par de nombreux forums internationaux dont les Nations-Unies, est La seule et unique solution envisageable à ce conflit. Ce qui équivaut à une reconnaissance de facto de la marocanité du Sahara.

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