Algérie: six mois de prison pour des mèmes

Walid Kechida, un jeune militant algérien poursuivi pour avoir publié des « mèmes » moquant les autorités et la religion sur Facebook a été condamné dimanche en appel à un an de prison, dont six mois ferme, selon son avocat.

Lors du procès en appel qui s’est déroulé à Sétif (nord-ouest), le parquet avait requis trois ans de prison ferme, la même peine que celle prononcée en première instance.

« On s’attendait à une relaxe car Walid Kechida n’a rien fait qui mérite la prison », a déclaré à l’AFP maître Fouad Betka, membre de son comité de défense. Mais « il a été condamné à un an de prison dont 6 mois ferme et 6 mois de sursis, et à une amende de 30.000 dinars (180 euros). »

Une information confirmée par le Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion en Algérie.

Walid Kechida, 25 ans, va pouvoir quitter la prison ce dimanche. Il était en détention depuis le 27 avril 2020.

« Soulagement. Il quitte la prison aujourd’hui après 9 mois de détention et une condamnation sur fond d’un dossier vide et des poursuites infondées », s’est félicité sur Twitter le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi.

Militant connu de la jeunesse algérienne, partisan du « Hirak », le mouvement de contestation populaire né en février 2019, M. Kechida était poursuivi pour « offense au président (Abdelmadjid Tebboune) », « aux préceptes de l’islam » et « outrage à corps constitué ».

Il lui était reproché d’avoir publié des mèmes –images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux– touchant aux autorités, notamment au président Tebboune et à la religion.

Ces illustrations virales étaient diffusées sur le groupe Facebook « Hirak Memes », dont M. Kechida était l’administrateur.

Amnesty International et la LADDH ont demandé la libération du militant de Sétif, dont le cas est devenu emblématique des restrictions des libertés en Algérie, notamment sur internet, et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.

Selon le Comité national de libération des détenus, quelque 80 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec les protestations du « Hirak » et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90% des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.

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