Africités: Les villes africaines face à l’enjeu de l’apprentissage en continu pour tous

Comment un pays peut-il assurer à ses citoyens, à l’échelle locale, un apprentissage de qualité tout au long de leur vie, de l’éducation de base à l’enseignement supérieur, sans oublier l’éducation informelle?, tel est l’un des enjeux qui se posent aux collectivités territoriales d’Afrique dans leur quête d’une transition vers des territoires durables, résilientes et inclusives.

Ce thème a focalisé les débats entre maires, spécialistes et responsables du programme culturel notamment de l’UNESCO réunis pour un panel réservé aux "Villes apprenantes en Afrique: Transformation vers des sociétés durables et résilientes", dans le cadre du 8ème sommet Africités, dont les travaux ont débuté mardi à Marrakech.

Présentant le concept de "ville apprenante", le responsable du programme culturel de l’UNESCO pour le Maghreb, Karim Hendili, a expliqué qu’il s’agit d’une ville qui se distingue par l’effort entrepris par la collectivité publique et tous les partenaires éducatifs pour développer l’apprentissage tout au long de la vie pour tous.

"L’éducation formelle et informelle ainsi que la formation professionnelle ou continue sont au centre de cette démarche. En cela, les villes apprenantes reconnaissent l’éducation et la formation comme les fondements d’un développement social, économique et environnemental pérenne", a-t-il dit en soulignant que les villes présentent des enjeux majeurs par rapport à la question de l’éducation et l’apprentissage.

D’après l’UNESCO, la ville apprenante contribue à la réalisation des "objectifs de développement durable" (ODD) fixés par l’Agenda 2030 des Nations unies, en particulier l’objectif 4 qui vise à "garantir une éducation de qualité, sans exclusion, équitable, avec possibilités d’apprentissage pour tous tout au long de la vie" et l’objectif 11 de "faire des villes et des établissements humains des endroits sans exclusion, sûrs, résilients et durables".

Cette réalité est d’autant plus pressante en Afrique qui sera le continent le plus urbanisée d’ici 2050, a ajouté le représentant de l’Organisation onusienne.

Bien que la responsabilité première de la réalisation des ODD incombe au niveau national, les gouvernements locaux, qui constituent le niveau de gouvernement le plus proche de la population, ont un rôle critique à jouer pour rendre les villes durables et résilientes, a indiqué le maire de la ville camerounaise de Bafoussam, Focka Focka Jules Hilaire.

"C’est pourquoi, ils sont entrain de prendre des mesures en vue de devenir des +villes d’apprentissage+", ajoute-t-il dans sa présentation sur l’expérience engagée dans sa communauté à l’ouest du Cameroun. Dans le cadre des débats sur les pré-requis de la transition en Afrique, "Africités 2018" juge impératif la promotion et l’établissement de l’apprentissage tout au long de la vie comme principe directeur pour la construction de villes plus durables.

Afin d’aider les gouvernements locaux à élaborer des stratégies concrètes pour construire des villes apprenantes, l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie a lancé le Réseau Mondial des Villes Apprenantes (GNLC) de l’UNESCO en 2012.C’est un Réseau international axé sur l’élaboration des politiques fournissant inspiration, savoir-faire et bonnes pratiques. Il compte maintenant 66 villes membres en Afrique.

Dans le cadre de l’atelier à Marrakech, deux autres expériences de communes camerounaises ont été présentées dans le cadre de leur processus de mise en place d’une ville apprenante.

Le maire de Belel, Abbo Aboubakar, a exposé le cheminement de “Belel, rurale et apprenante" revenant sur les enjeux et les défis de cette localité de 60.000 habitants du centre du Cameroun, dont l’économie est basée sur l’agriculture et l’élevage, pour la mise en place d’une éducation en continue et inclusive. "Nous nous sommes appropriés le concept de ville apprenante et nous l’avons adapté pour devenir à notre contexte rural", a-t-il dit, évoquant plutôt une +ruralité apprenante".

Le chef du service technique de l’aménagement urbain, à la commune camerounaise de Mayo-Baléo, Emmanuel Fecwa s’est focalisé, pour sa part, sur "Les cités modestes d’Afrique face aux défis de l’apprentissage tout au long de la vie", pour relever l’importance d’instaurer une culture de l’apprentissage tout au long de la vie.

"Le changement vers des villes durables et inclusives est l’affaire de tous et de chacun", a plaidé le représentant camerounais.

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