Agriculture:
– La campagne agricole 2019/2020 a été caractérisée par un déficit pluviométrique important et une mauvaise répartition temporelle des précipitations. Ainsi, le cumul pluviométrique s’est limité à 239 mm à fin mai 2020, en baisse de 31% par rapport à la moyenne des 30 dernières années et de 19% par rapport à la campagne précédente.
– En termes de résultats, la production des trois principales céréales a été estimée à 32 millions de quintaux, en sensible baisse de 39% par rapport à la campagne précédente et de 57% par rapport au niveau moyen de 75 millions de quintaux (MQx). S’agissant des agrumes, la production a enregistré une baisse de 30% pour revenir à 1,8 million de tonnes après 2,6 millions de tonnes durant la campagne précédente.
– La production oléicole a avoisiné les 1,4 million de tonnes, en baisse de près de 27% par rapport à la campagne précédente.
– Des tendances favorables ont été relevées au niveau des autres filières, en particulier les cultures maraîchères, pour lesquels les exportations ont enregistré une hausse de 12%. C’est ainsi que les expéditions de la tomate ont marqué une augmentation de l’ordre de 5% alors qu’une croissance remarquable de 22% a été observée du côté des fruits rouges avec un volume exporté de 89.000 tonnes contre 73.000 tonnes un an auparavant.
– Pour le cheptel, les précipitations des mois de mars et d’avril ont contribué à l’amélioration de la situation des ressources fourragères des parcours et à l’atténuation de l’impact de la sécheresse sur le revenu des éleveurs. Un programme d’urgence de lutte contre la sécheresse a été mis en place consistant, entre autres, en la distribution auprès des éleveurs de 2,5 MQX d’orge subventionné à un prix fixé à 2 DH/Kg, soit une enveloppe globale de 350 MDH. Pêche :
– Le volume des débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale a reculé au terme de l’année 2020 de 7,1%, recouvrant une baisse des captures du poisson pélagique (9,2%) et des hausses respectives de 11,4% et 8,9% de celles des céphalopodes et du poisson blanc.
Secteur minier:
– Le secteur des phosphates a affiché une bonne résilience au cours de l’année 2020, soutenu par la bonne performance du Groupe OCP qui a gardé ses avantages compétitifs dans un marché à forte demande.
– La production de phosphate brut s’est renforcée de 6,1% contre +2,8% en 2019. De même, la production des dérivés a enregistré une hausse de 9,7% contre +12,3% et ce, suite à l’amélioration de la production aussi bien de l’acide phosphorique (+6,1%) que des engrais phosphatés (+12,1%).
Secteur industriel:
– Durant l’année 2020, l’indice de production des industries manufacturières, hors raffinage de pétrole, a affiché une baisse de 6,3%. Ce repli, constaté particulièrement au T2-20 (-21,4%), a concerné la quasi-totalité des secteurs, à l’exception des industries alimentaires (+0,9%), l’industrie du papier et du carton (+2,1%), l’industrie chimique (+8,6%) et l’industrie pharmaceutique (+2,9%).
– Les plus fortes baisses annuelles ont concerné les secteurs liés à la fabrication d’autres matériels de transport (-42,1%), l’industrie automobile (-25%) et l’industrie du cuir et de la chaussure (-25,3%). – Le Maroc a ainsi démontré, durant cette crise sanitaire, une grande agilité économique et industrielle qui permet aujourd’hui de prétendre à une meilleure compétitivité dans un marché mondial en mutation.
Secteur énergétique:
– La production locale d’électricité s’est repliée de 4,1% à fin 2020 contre +17,2% un an auparavant. Cette évolution est principalement liée à la baisse de la production de l’ONEE (-13,8%) et, dans une moindre mesure, à celles issues des énergies renouvelables inscrites dans le cadre de la loi 13-09 (-6,6%) et de la production concessionnelle (-0,9%).
– Le solde des échanges d’énergie avec l’Algérie et l’Espagne a affiché une sensible baisse de 125%, recouvrant un repli de 57% des exportations et une hausse de 62,8% des importations. Ainsi, l’énergie appelée nette a reculé de 1,2% à fin 2020 contre +4,2% en 2019.
– La consommation d’électricité a accusé une baisse de 1,5% contre +0,3% il y a un an. Cette diminution trouve son origine dans les replis de la consommation d’électricité à très haute tension et haute tension (-5,4%), celle distribuée aux régies (-4,8%) et, dans une moindre mesure, de la consommation à moyenne tension (-0,4%). Par contre, la consommation résidentielle a progressé de 4,2% à fin 2020 et ce, suite à la période du confinement et le maintien du télétravail dans plusieurs secteurs. Bâtiment et travaux publics (BTP):
– Après la légère reprise de 2,6% constatée en 2019, les ventes de ciment ont accusé une baisse de 10% en 2020. Ceci étant, la reprise des chantiers dès le mois de mai a permis d’atténuer la baisse qui avait culminé à 26% avec une performance positive de +2,1% sur la période juin-décembre.
– Les crédits bancaires accordés au secteur ont enregistré une hausse de 2,5% au cours de l’année 2020. Cette évolution reflète une poursuite de la hausse des crédits alloués à l’habitat (+3,4%), tandis que les crédits à la promotion immobilière ont accusé une baisse de 1,8%.
Tourisme:
– Après avoir maintenu une bonne dynamique durant les trois dernières années, le secteur touristique a pâti lourdement des effets de la crise sanitaire et des mesures restrictives mises en place par les autorités pour endiguer la pandémie de la Covid-19.
– La suspension dès le 15 mars de tous les vols internationaux de passagers et des liaisons maritimes en provenance et à destination du territoire marocain ainsi que la déclaration de l’état d’urgence sanitaire au Royaume ont entrainé un arrêt quasi-total de l’activité touristique.
– Malgré les mesures prises pour atténuer l’impact de la pandémie sur le secteur, les arrivées des touristes aux postes frontières ont enregistré une baisse de 79,8% au T4-20, sous l’effet des replis de 92% pour les touristes étrangers et de 59% pour les MRE. De même, les nuitées réalisées dans les hôtels classés ont reculé de 82,6%, résultat des baisses de 94% pour les non-résidents et de 52,3% pour les résidents.
– A fin 2020, les arrivées de touristes se sont repliées de 78,5% après +5,2% en 2019 et les nuitées ont accusé une baisse de 72,4% après +5,1%.
Transport :
– Après avoir enregistré un record durant l’année 2019, le trafic aérien a subi un choc sans précédent, affichant une baisse de 71,5% en 2020 pour se limiter à 7,1 millions de passagers ayant transité par les aéroports marocains contre 25,1 millions un an auparavant.
– Cette chute, s’explique par la suspension des vols de passagers entre mars et juin 2020 et l’ouverture partielle des frontières permettant aux citoyens marocains et aux résidents étrangers au Royaume ainsi que leurs familles d’accéder au territoire nationale, en liaison avec le quasi-arrêt du secteur touristique et les incertitudes entourant la propagation de la pandémie.
– L’activité portuaire a maintenu une bonne résilience avec un volume global de 172,1 millions de tonnes du trafic transitant par les ports marocains au terme de 2020, en hausse de 12,4% par rapport à l’année précédente.
Télécommunications:
– Le secteur des télécommunications a été parmi les rares secteurs qui ont démontré une forte résilience durant cette crise sanitaire. En effet, le marché d’internet a enregistré un net rebond de son activité avec une hausse de 17,4% pour atteindre 29,8 millions d’abonnés à fin 2020 contre 2,6% un an auparavant, portant ainsi le taux de pénétration à 83% contre 71,3%.
– Le marché de la téléphonie mobile a progressé de 5,9% pour atteindre 49,4 millions d’abonnés contre +4,3% un an auparavant, portant ainsi le taux de pénétration à 137,5% contre 131%. De son côté, le parc de la téléphonie fixe s’est établit à 2,3 millions d’abonnés, marquant une hausse de 14,7% contre -6,6% l’année précédente et un taux de pénétration de 6,6%.
Echanges extérieurs:
– En dépit de la baisse de la demande mondiale adressée au Maroc de 7,5% en 2020, le déficit du compte courant de la balance des paiements s’est limité à un niveau autour de 1,5% du PIB, en amélioration de 2,2 points par rapport à 2019.
– Cette évolution est liée à l’allégement du déficit commercial, la résilience des transferts des MRE et la hausse des dons encaissés auprès de l’UE et ce, malgré la baisse de l’excédent de la balance des services.
– La situation des échanges extérieurs a fait ressortir un allègement de 23,1% du déficit commercial à 158,7 milliards de dirhams (MMDH). Cette évolution s’explique par une baisse des importations (14,1%), plus importante que celle des exportations (7,5%).
– Les exportations du secteur de l’automobile, dont la part dans le total des exportations est revenue de 28,2% en 2019 à 27,6% en 2020, se sont inscrites en baisse de 9,3%, en raison du recul des ventes du câblage (-19%) et de la construction (-12,8%). L’industrie aéronautique, les expéditions ont reculé de 28,9% en raison de cycles de production plus longs que ceux de l’automobile.
– le secteur du textile a accusé un repli de 19,2%, suite principalement à la baisse des exportations des vêtements confectionnés (22,7%) et des articles de bonneterie (22,4%), alors que le Maroc s’est rapidement reconverti dans la production puis l’exportation des masques de protection, ce qui a permis de limiter la contre-performance du secteur. Le secteur de l’agro-alimentaire, qui a résisté à la crise, les ventes ont marqué une progression de 0,7%, portant ainsi leur part dans le total des exportations à 23,8% en 2020 contre 21,8% un an auparavant.
– Le repli des importations, qui se sont établies à 421,8 MMDH, provient du recul des achats de la quasi-totalité des groupes de produits et ce, à l’exception des produits alimentaires qui ont marqué une augmentation de 15,7%, suite à la hausse des achats d’orge (205,9%) et de blé (46,3%).
– En dépit d’un contexte marqué par la récession mondiale, notamment dans la zone euro, les transferts des MRE ont affiché une forte résilience en 2020 avec une progression de 5% à 68 MMDH.
– Les réserves de change des banques se sont renforcées significativement pour atteindre 31,5 MMDH à fin décembre 2020 contre 20,1 MMDH à fin 2019.
Dettes:
– A fin 2020, l’encours de la dette totale du Trésor a atteint 832,4 MMDH, en hausse de 11,1% par rapport à fin 2019. Rapporté au PIB, le ratio de la dette du Trésor s’est élevé à 77,6% et ce, après avoir été stabilisé autour de 65% entre 2016 et 2019.
– L’évolution de la structure de la dette du Trésor par source de financement fait ressortir une légère baisse de la part de la dette intérieure qui s’est établie à fin 2020 à 76%, tandis que celle de la dette extérieure a affiché une progression de 2,4 points pour s’établir à 24%.
– Durant l’année 2020, le financement du Trésor sur le marché domestique s’est effectué dans des conditions plus avantageuses qu’en 2019. Cette situation s’est traduite par l’engouement des investisseurs pour les Bons de Trésor (BDT) avec un taux de couverture des souscriptions par les soumissions de l’ordre de 2,6 fois adossé à une baisse du taux moyen pondéré des BdT qui est revenu à 2,29% en 2020 contre 2,98% en 2019.
Monnaie:
– Au cours de l’année 2020, l’agrégat M3 a marqué une hausse record de 8,4% pour s’établir à 1.485,5 MMDH. Rapporté au PIB, l’encours de cet agrégat ressort à 136,4% en 2020 contre 118,5% en moyenne des cinq dernières années.
– Cette évolution est attribuée à l’accroissement exceptionnel de la circulation fiduciaire (20,1%), à la forte consolidation des dépôts à vue auprès des banques (10,6%) et, dans une moindre mesure, à la reprise des autres actifs monétaires (1,5%).
– Au terme de l’année 2020, l’encours des crédits bancaires a maintenu une orientation favorable dans ce contexte de crise, affichant une croissance de 4,5% pour se chiffrer à 958,1 MMDH.
Marché monétaire:
– Le besoin de liquidité s’est accentué graduellement pour la quatrième année consécutive de 13,9 MMDH pour atteindre 90,4 MMDH en moyenne en 2020.
– Ce creusement est attribué principalement à la progression exceptionnelle de la circulation fiduciaire de 44,7 MMDH, dont l’effet restrictif sur la liquidité n’a été que partiellement compensé par la consolidation notable des avoirs nets de change de BAM, en moyenne hebdomadaire, de 30 MMDH et l’injection supplémentaire permanente de plus de 12 MMDH de liquidité, découlant de la libération intégrale du compte de réserve obligatoire au profit des banques en juin dernier.
– BAM a augmenté le volume moyen de ses interventions à 95,9 MMDH au lieu de 77,5 MMDH en 2019.