Dans un reportage publié sur CNN Business, site web dédié à l’actualité économique, la chaine d’information en continu relève que le solaire a le potentiel de devenir l’une des principales sources d’énergie en Afrique, où le Maroc multiplie les efforts pour exploiter ce potentiel.
Citant l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), CNN rappelle que l’énergie solaire répond déjà à 35% des besoins en électricité du Royaume, qui vise à augmenter son utilisation des énergies renouvelables à 52% d’ici 2030.
"Le Maroc est incontestablement un leader de l’énergie renouvelable", affirme Francesco La Camera, directeur général de l’IRENA, cité par la chaîne.
CNN s’intéresse, dans ce sens, à l’expérience du petit village d’Id Mjahdi, dans la région d’Essaouira, présenté comme le premier village d’Afrique entièrement alimenté par l’énergie solaire. Un modèle en matière d’alimentation des villages enclavés, qui autrement seraient coûteux à relier au réseau électrique national.
Alors que de nombreux autres villages africains utilisent l’énergie solaire dans une certaine mesure, Id Mjahdi l’utilise pour l’ensemble de ses besoins énergétiques, fait observer la chaîne américaine.
Et de préciser, à cet égard, que lorsque Cleanergy, une société marocaine de fabrication de panneaux solaires, a eu l’idée de tester un modèle durable d’électrification pour les communautés isolées, elle a cherché un village "où les habitants ont besoin de tout" en termes d’énergie.
Avant le début du programme, les villageois utilisaient des bougies pour la lumière et ne pouvaient généralement se permettre qu’une heure environ aux chandelles pour travailler ou étudier le soir. Ils brûlaient l’écorce des arbres pour se chauffer et cuisiner, ce qui était mauvais pour leur santé, explique à CNN, Mohamed Lasry, le fondateur de Cleanergy.
Le village d’Id Mjahdi n’avait même pas de source d’eau à proximité, et les filles en particulier manquaient souvent l’école pour marcher plusieurs kilomètres jusqu’à un puits d’eau, ajoute-t-il.
Par conséquent, la première étape du projet, d’un coût de 188.000 dollars, a été la construction d’un château d’eau pour la communauté. L’étape suivante consistait à installer une centrale électrique avec 32 panneaux solaires photovoltaïques, qui produisent 8,32 kilowatts d’électricité pour la distribution via un mini-réseau.
La centrale est connectée à une vingtaine de foyers du village, desservant plus de 50 personnes. Chaque maison est équipée d’un réfrigérateur, d’un chauffe-eau, d’une télévision, d’un four et d’une prise pour charger les appareils, note CNN, ajoutant que le réseau solaire dispose d’une batterie qui peut fournir jusqu’à cinq heures d’électricité en dehors des heures de clarté.
Le projet a également été soutenu par Cluster Solaire, une association marocaine à but non lucratif qui soutient les entreprises de technologies vertes, qui a obtenu l’aide financière de l’Agence marocaine pour l’énergie durable et des entreprises françaises Intermarché et Petit Olivier, selon CNN.
"Pour les gens qui ne travaillaient pas et qui n’avaient pas de revenus stables, le fait qu’ils travaillent dans leur village et créent de la valeur est très important et très, très précieux", explique, de son côté, Fatima El Khalifa, de Cluster Solaire, qui a fait une présentation du projet lors de la conférence de la COP25, la semaine dernière à Madrid.
Selon CNN, Cluster Solaire recherche actuellement des financements pour construire davantage de villages solaires.
La Banque mondiale estime que 840 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité dans le monde, et qu’environ 650 millions de personnes n’auront toujours pas accès à l’électricité en 2030, dont neuf sur 10 en Afrique subsaharienne.
La solution, selon la Banque mondiale, pourrait provenir des mini-réseaux, qui offrent la solution la plus rentable pour les régions éloignées avec une demande suffisamment élevée, et pourraient fournir de l’électricité à 500 millions de personnes d’ici 2030, conclut CNN.