"On est devant un enjeu pour stabiliser les choses" et face à "une question d’organisation de la deuxième religion pratiquée en France", a estimé M. Kanner sur Public Sénat, jugeant "pas normal que sur les 2.400 ou 500 mosquées il y ait des financements étrangers – Maroc, Algérie, Arabie Saoudite -, que (des imams) soient délégués par la Turquie pour venir en France".
"Le souci aujourd’hui, c’est d’imaginer, comme en 1808 Napoléon, la création, peut-être, d’un consistoire central de l’islam de France – ça avait été fait pour la religion juive. Et notamment (…) la nomination par cette instance d’un grand imam de France comme il y a un grand rabbin avec Haïm Korsia pour les juifs", a expliqué le patron du groupe PS au Sénat.
Interrogé sur l’idée d’un concordat auquel réfléchiraient les conseillers d’Emmanuel Macron, il a rappelé que le concordat en Alsace et en Moselle était "le fait de mettre de côté la loi de 1905 et la séparation de l’Eglise et de l’Etat".
"C’est l’Etat qui paie le clergé très concrètement. Est-ce que cela est possible sans créer une grande difficulté avec les principes de la loi concernant la laïcité ? On peut l’imaginer. Simplement, financer la formation des imams, et que des imams, pas des autres religions, je pense qu’on va vers des difficultés", a-t-il estimé.
"En tout cas au moins ce qu’il faut poser, c’est les financements étrangers qui ne sont pas, je pense, acceptables dans un pays comme la France, et s’il n’y a plus de financements étrangers, comment on fait pour s’y substituer puisque aujourd’hui les mosquées sont essentiellement financées, à 80 %, par le culte lui-même, par les fidèles", a-t-il conclu.
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, s’est déclaré favorable dimanche à ce que l’Etat "puisse intervenir" dans la formation des imams pour qu’ils soient "des imams de la République française" et non envoyés par des pays étrangers. (afp)