D’ici la fin 2010, si le projet de loi relatif à "la répartition des contentieux et à l’allégement de certaines procédures juridictionnelles" est adopté, le divorce par consentement mutuel se déclinera en deux versions : la classique, déjà simple et rapide, et l’allégée, qui dispense de prétoire les couples n’ayant pas d’enfant mineur en commun. Du côté des coûts, le texte prévoit que les avocats devront remettre à leurs clients une convention d’honoraires ne dépassant pas un certain plafond.
Un décret d’application viendra préciser les pièces nécessaires permettant au juge, dans le cas où les parties ne comparaissent pas, de vérifier que la volonté de chacun des époux est réelle et que leur consentement est libre et éclairé. Une tâche d’ordre psychologique qui inquiète certains avocats. "Les époux peuvent être d’accord sur le papier et, dans la réalité, l’un peut avoir été contraint par l’autre de divorcer", craint Me Frank Natali. Et d’insister : "Le consentement mutuel ne se vérifie pas sur un document. Il faut bien un regard, un contact, discuter avec eux." Une crainte que balaye Arthur Dreyfuss, porte-parole adjoint du ministère de la Justice. "Si le juge nourrit le moindre doute sur l’intention des époux, il refusera d’homologuer le divorce. Et les avocats sont là pour veiller à ce que les intérêts de leurs clients soient préservés."
Le Point