Pour cette édition 2019, des cinéastes de pays africains, arabes et européens étaient présents au lancement du festival dans la Cité de la Culture, dans la capitale tunisienne.
"Les épouvantails" du réalisateur Nouri Bouzid évoque le "jihad sexuel" et met en scène le parcours de deux Tunisiennes parties en Syrie, où elles ont été violées à de nombreuses reprises par des jihadistes avant de rentrer dans leur pays en 2013.
"L’affaire du jihad sexuel a provoqué de nombreuses émotions et secoué le monde politique en 2013, et nous devons demander des comptes avant de tourner la page", a déclaré M. Bouzid dont le film a déjà été récompensé par le Prix Spécial des Droits de l’Homme à la 76e Mostra de Venise.
Au cours de cette édition des JCC, 44 longs-métrages et documentaires sont en compétition, représentant neuf pays arabes, dont l’Arabie saoudite, mais aussi des pays africains. La plupart traitent des thèmes politiques comme la liberté ou le rejet de l’extrémisme et de la corruption.
Les organisateurs ont noté une augmentation des films arabes en compétition pour cette édition 2019 dédiée à Néjib Ayad, ancien directeur des JCC et décédé en août.
Au total, 19 oeuvres de réalisatrices arabes sont représentées dans les différentes sections du festival, dont 8 en compétition officielle, selon les organisateurs.
Parmi elles, "Scales" de la réalisatrice Shahed Ameen est la première participation d’une Saoudienne au festival depuis son lancement en 1966.
Egalement en compétition officielle, "Papicha" de la cinéaste algérienne Mounia Meddour, qui représentera l’Algérie aux Oscars bien qu’il n’ait pas pu sortir dans son pays. Le film raconte l’histoire de Nedjma (incarnée par Lyna Khoudri), étudiante à Alger dans les années 1990, durant la sanglante guerre civile en Algérie.
Ce festival réservé aux réalisateurs arabes et africains est un rendez-vous culturel majeur en Tunisie.