Dans une tribune publiée dans le New York Times, Allaoui indique que l’Irak se dirige vers "une autocratie sectaire qui porte en elle la menace d’une guerre civile dévastatrice".
Les tensions entre chiites et sunnites sont montées d’un cran depuis que le Premier ministre chiite Nouri al Maliki a demandé au Kurdistan de livrer à la justice le vice-président sunnite Tarek Hachemi, accusé d’avoir orchestré des attentats et des assassinats dans le pays.
Dans la tribune, co-signée par le président du parlement Osama Noudjafifi et le ministre des Finances Rafie al Esaoui, Allaoui rapporte que les responsables du bloc "sont harcelés et menacés par M. Maliki, qui tente de nous chasser hors de la vie politique irakienne et de créer un Etat autoritaire avec un parti unique."
"Alors que l’Irak se trouve au bord du gouffre, nous demandons aux dirigeants américains de comprendre qu’un soutien inconditionnel à M. Maliki mène l’Irak à la guerre civile", écrivent-ils.
"A moins que les Etats-Unis n’agissent rapidement pour aider à créer un gouvernement d’union nationale, l’Irak court à sa perte."
La crise politique, la pire depuis la formation du gouvernement il y a un an, menace la fragile coalition composée de chiites (majoritaires dans la population), sunnites (qui détenaient tous les pouvoirs sous Saddam Hussein) et Kurdes.
Le président irakien, le Kurde Djalal Talabani, et le président du parlement Noudjaifi se sont mis d’accord mardi sur l’organisation d’une conférence nationale réunissant tous les partis politiques afin d’apaiser les tensions.
Ils ont également estimé qu’il appartenait à la justice de déterminer les charges pesant contre Hachemi.
Dans un communiqué distinct, Allaoui pose comme condition à sa participation à la conférence une liste de revendications, qui comprend notamment la libération de tous les détenus "arrêtés sous de fausse saccusations" et la création d’un panel de responsables politiques chargé de prévenir toute ingérence dans des procédures judiciaires.
"Toutes les options sont ouvertes" pour résoudre la crise, y
compris l’organisation de nouvelles élections et la possibilité pour un nouveau candidat de devenir Premier ministre, indique le chef de file d’Irakia.