Dans la dernière ligne droite avant les élections législatives anticipées, dimanche, le Parti populaire (PP, opposition de droite) dispose d’une avance confortable, entre 14 et 18 points, sur le Parti socialiste au pouvoir.
Le président du gouvernement sortant, José Luis Rodriguez Zapatero, s’est résolu à organiser ce scrutin face à la crise économique qui a sapé la légitimité de la majorité sortante et réduit sa capacité à mettre en oeuvre des réformes.
Si la tendance se confirme dans les urnes, le Parti populaire aura la lourde tâche de persuader les marchés qu’il peut ramener le déficit public dans les limites imposées par les règles budgétaires européennes.
Mais ces objectifs ne devraient pas être atteints à court terme. Les nouvelles coupes budgétaires prévues par le PP et la réforme du marché du travail vont en effet faire replonger l’économie espagnole dans la récession et faire s’envoler le taux de chômage qui atteint déjà des sommets (21,5%).
"La première partie de l’année sera difficile parce qu’ils vont devoir faire des coupes brutales. Ce sera le moment le plus difficile de la crise", prévient Pablo Vazquez, directeur du centre de réflexion Fedea.
Le Parti Populaire, ajoute-t-il, doit prendre des mesures radicales pour rendre les entreprises du pays plus compétitives. "Cela va être un processus douloureux mais s’il est mené à bien, l’Espagne en ressortira plus forte et cela aidera la zone euro", souligne-t-il.
Le chef de file du parti conservateur, Mariano Rajoy, a prévenu qu’il "allait couper dans tout sauf les pensions publiques, la santé et l’éducation".
La priorité numéro un du nouveau gouvernement, a-t-il dit, sera la restructuration des administrations du gouvernement et pourra se traduire par une possible fermeture de fondations publiques et un gel des embauches.
L’économie espagnole, lourdement affectée par la crise financière, a stagné au troisième trimestre et devrait se contracter d’ici la fin de l’année car les exportations, sur lesquelles reposait une fragile reprise, sont affectées à leur tour par le ralentissement de l’activité mondiale.
Frappée par la crise et l’éclatement de sa bulle immobilière, l’Espagne est entrée en récession fin 2008. De 8,6% en 2007, le taux de chômage atteint aujourd’hui plus de 21%.
Pendant dix ans, l’économie s’est appuyée sur un boom du secteur immobilier alimenté par des crédits à faible taux mais la bulle a explosé en 2008 avec la crise financière.