Une solution négociée à la question du Sahara, une priorité dans le nouvel ordre régional maghrébin (Jensen)
Pour M. Jensen, depuis les évènements qui ont secoué la région d’Afrique du Nord et du Moyen Orient (MENA), l’ancien ordre, quand il n’a pas totalement disparu, a connu de grands défis. Mais dans tous les cas, selon lui, un nouvel ordre doit émerger pour accompagner la nouvelle génération de populations, en majorité des jeunes, bien éduqués, aspirant à une vie meilleure et mieux au fait de leur environnement immédiat et international.
Dans ce contexte, le Maroc, à travers les choix opérés dans le cadre de profondes réformes initiées par le Roi Mohammed VI, adoptées lors du vote historique de juillet dernier, et massivement saluées à l’échelle internationale, offre une nouvelle dynamique pour engager des discussions substantielles sur le plan d’autonomie.
En effet, a-t-il souligné devant les participants aux débats dans le cadre de la 4ème commission de l’ONU, la nouvelle constitution tout en consacrant l’identité plurielle du Maroc élargit les libertés individuelles, promeut les droits de l’Homme et garantit l’indépendance du pouvoir judiciaire, dans le cadre d’une véritable démocratie parlementaire.
Le Conseil de sécurité de l’ONU ne s’y est pas trompé en relevant particulièrement les provisions relatives au droit de l’Homme, a noté l’auteur de l’ouvrage "Sahara : anatomie d’une impasse (2005)".
En effet, a-t-il dit, ces mesures, une fois mises en oeuvre ne peuvent que servir le climat de négociations, relevant que "le processus démocratique et le respect des droits de l’Homme permettent à l’initiative d’autonomie de prendre pleinement corps". Et de rappeler, dans ce contexte, que le Secrétaire Général de l’ONU a appelé dans ses recommandations à une large représentation pour encourager les parties dans les négociations.
Les changements en cours dans le monde, à la fois alarmant et porteurs d’espoir, encouragent à discuter, justement, d’une large autonomie respectant les spécificités locales, ce qui en fait, a-t-il insisté, la "solution la plus réaliste".
Il est évident pour M. Jensen que le conflit du Sahara constitue le plus grand obstacle devant la réalisation de l’Union du Maghreb. Une union qui offre aux pays d’Afrique du nord, de brillantes perspectives de développement économique dans le cadre d’un Maghreb stable, et prospère pour faire face aux défis futurs. Dès lors, échouer dans la résolution du conflit du Sahara n’est pas uniquement un échec pour les aspirations des peuples de la région, mais une porte ouverte à tous les périls. Un scénario qui sert les intérêts d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) à l’affut de jeunes frustrés et désoeuvrés, met-il en garde.
Un partenariat régional et une coopération effective couplés à une véritable démocratie sont, pour lui, les meilleures armes pour contrer le péril terroriste.